Donner à celui qui a faim

« Partage ton pain avec celui qui a faim 

Accueille chez toi les pauvres sans abri,

couvre celui que tu verras sans vêtement

ne te dérobe pas à ton semblable… »

Isaïe 58,7-10.

 

« … Alors, ta lumière jaillira comme l’aurore, et tes forces reviendront vite ». Le lien entre la foi et la charité ne date pas du Christ, elle est vieille comme la foi ! Tout l’Ancien Testament est parcouru, déjà, par ce devoir imprescriptible de retourner à Dieu l’amour qu’il nous donne en le partageant avec le prochain. La raison est simple : l’amour se diffuse. Comment aimer Dieu sans aimer ce qu’il fait et ceux qu’il aime ?

 

On pourrait croire que la différence entre le Nouveau Testament et l’Ancien serait de croire que dans l’Ancien, le devoir de charité s’arrêterait au « semblable » au sens où il ne comprendrait pas l’étranger. Mais ce n’est pas juste. Certes, en Christ, tous deviennent frères, il n’y a plus de frontière entre Israël et les Nations. Mais même cela n’est pas évident car l’accueil de l’Étranger est une valeur fondamentale d’Israël.

 

Dans le monde qui est le nôtre, c’est l’honneur de l’Eglise, du pape François et de tant de catholiques que de tout faire pour que la charité soit pratiquée sans exclusive. Il ne s’agit pas de se mettre sur la paille, ni de cesser de faire attention à la sécurité, mais il s’agit de n’être jamais conduit par la peur de l’autre ! Les saints d’hier et d’aujourd’hui, de l’abbé Pierre à Mère Teresa sont là pour nous redire la beauté de la charité, et comment la lumière jaillit de sa pratique. C’est ainsi que nous sommes la lumière du monde.

 

Seigneur Jésus, chaque fois que nous faisons œuvre d’amour et de partage avec le plus petit d’entre tes frères, c’est à toi que nous le faisons. Merci de nous appeler sans cesse à te servir, concrètement, en servant celui dont nous avons à nous faire le prochain.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane