« Voici la réponse du Seigneur : 

‘Je les guérirai de leur infidélité,

je leur prodiguerai mon amour,

car je suis revenu de ma colère »

Osée 14,2-10.

Le pape François fait écho à la parole du prophète Osée lorsqu’il écrit : « Dieu ne se fatigue jamais de pardonner, c’est nous qui nous fatiguons de demander sa miséricorde. Celui qui nous a invités à pardonner « soixante-dix fois sept fois » (Mt 18, 22) nous donne l’exemple : il pardonne soixante-dix fois sept fois. Il revient nous charger sur ses épaules une fois après l’autre » (Exhortation apostolique La joie de l’Evangile, 3).

Dans son oracle, le prophète précise que Dieu ‘est revenu de sa colère’. Nous comprenons mieux aujourd’hui, que ce que nous appelons la ‘colère de Dieu’ n’est rien d’autre que les conséquences de nos actes. Car le mal que nous faisons a toujours des conséquences, en termes de honte intérieure, de rupture des relations avec les autres et avec Dieu. Le proverbe dit cela en d’autres termes : « Qui sème le vent récolte la tempête. »

Ce carême est unique. Il nous impose un jeûne douloureux, celui du confinement avec un mot d’ordre tout simple : « Restez chez vous ! Ne sortez qu’en cas de nécessité urgente ». Ceci nous impose le jeûne eucharistique, difficile pour beaucoup d’entre nous mais auquel sont déjà contraints tant de nos contemporains : ceux des villages éloignés, ceux qui n’ont pas de transport, ceux qui sont dans les hôpitaux où l’aumônerie ne peut guère assurer un service régulier…

Soyons des modèles d’obéissance ! Le sacrifice demandé est lourd. L’obéissance est ce qui plait le plus à Dieu : Un jour, Jésus avait prescrit à sainte Faustine d’aller demander à sa supérieure la permission de porter un cilice. La supérieure refusa et Jésus revint vers Faustine pour lui dire : « J’étais ici pendant ta conversation avec la Supérieure. Je sais tout. Je n’exigeais pas tes mortifications mais l’obéissance. En te soumettant, tu me rends grande gloire et tu gagnes du mérite » (Le Petit Journal de Soeur Faustine n° 28).

Ayons donc le courage, pendant ce carême, d’examiner tranquillement les actions mauvaises, les paroles mauvaises, parfois les refus de faire ce que nous avons à faire, bref, tout ce qui provoque les difficultés auxquelles nous sommes affrontées et où notre responsabilité est engagée, et faisons cette prière que le pape François nous offre de faire :

« Seigneur, je me suis laissé tromper, de mille manières j’ai fui ton amour, cependant je suis ici une fois encore pour renouveler mon alliance avec toi. J’ai besoin de toi. Rachète-moi de nouveau Seigneur, accepte-moi encore une fois entre tes bras rédempteurs » (Exhortation apostolique La joie de l’Evangile, 3).

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane