« Allons ! Revenons aux Seigneur ! C’est lui 

qui nous guérira ; lui qui nous a meurtris,

il pansera nos blessures. Après deux jours,

il nous rendra la vie, le troisième jour, il nous

relèvera et nous vivrons en sa présence. »

Osée 6,1-6.

Nous méditions hier sur l’appel à la conversion. Nous voici aujourd’hui devant l’accueil fait par la communauté d’Israël à cet appel de Dieu, relayé par le prophète Osée. Revenons au Seigneur ! La formule « C’est lui qui nous meurtris » renvoie à cette croyance des temps anciens, selon laquelle tout ce qui advient est directement voulu par Dieu et donc aussi nos malheurs et les « punitions » que nous subissons. Nous avons médité hier sur le fait que notre compréhension de choses est aujourd’hui plus subtile, et que notre responsabilité est toujours engagée dans les conséquences de nos actions, bonnes ou mauvaises.

Il demeure pourtant une leçon importante dans l’attitude du peuple. La pandémie du COvid-19 rend cette leçon plus évidente encore. Comprenons bien que l’amélioration de sa situation implique le devoir de conversion : pour que notre état et celui du monde s’améliore, nous devons revenir vers Dieu, car c’est seulement en vivant comme Il le demande que les choses changeront pour le mieux. Alors nous le peuple pourrons guérir, alors nos blessures seront pansées. Cette vision est juste ! Notre vie ne peut devenir meilleure que si nous rejetons ce qui est mal et pratiquons ce qui est bien !

Le peuple sait bien les choses prennent du temps : « Après deux jours il nous rendra la vie, le troisième jour nous vivrons en sa présence. » Oui, il faut du temps pour se réconcilier et pour guérir.  Lorsque les écrits du prophète Osée ont été relus par les croyants des générations suivantes, le troisième jour est devenu le symbole de la venue de Dieu, de son intervention finale, annonce de la fin du monde et où s’accomplit le salut du peuple tout entier.

Les premiers chrétiens ont vu dans l’expression « le troisième jour » une annonce de la Résurrection du Christ, Résurrection par laquelle Jésus atteindrait le Monde à venir, l’éternité promise à toute l’humanité. Paul est le témoin de cette foi lorsqu’il écrit : « il est ressuscité le troisième jour, en accord avec les Écritures » (I Corinthiens 15,4).

Seigneur Jésus, tu connais notre désir de revenir à toi, de mieux te connaître et de vivre d’une telle manière que nous puissions attendre ton Jour –  qui vient aussi sûrement que l’aurore – dans la confiance et dans la joie. Accorde-nous la force d’accomplir ce que tu demandes et de ne plus jamais te quitter.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane