« Ils n’auront pas mis longtemps à s’écarter 

du chemin que je leur avais ordonné de

suivre ! Ils se sont fait un veau en métal

 fondu et se sont prosternés devant lui. »

Exode 32,7-14.

 

L’épisode du veau d’or dans le désert évoque un drame majeur de l’humanité tout entière : se détourner de Dieu, sous prétexte qu’il n’existe pas, où, s’il existe, qu’il ne sert à rien. « Ça me rapporte quoi, d’aller à la messe ? » Vu sous cet angle « économique », on ne peut pas discuter ! Dieu ne « rapporte rien », sinon le centuple de ce qu’on lui offre ! Mais alors, il faut commencer d’abord par lui donner… C’est la logique du don !

Comme la nature a horreur vide, l’absence de Dieu crée un gouffre que beaucoup cherchent à remplir avec l’argent. L’argent, en effet, devient rapidement le bien suprême, l’idole, ce pour quoi on est prêt à tout ; le dieu-argent et ses combines a pris la place du Dieu-gratuité et don.

On ne répétera jamais assez que l’argent est devenu une idole, dans notre monde ; j’en veux pour preuve la statue en bronze qui se trouve à New York devant Wall Street, la rue de la Finance internationale. Quand on oublie que l’argent est un bon serviteur mais un mauvais maître, alors on tombe dans le panneau décrit par Jésus : au lieu de se servir de l’argent pour les vraies valeurs de fraternité et de partage, on sert l’argent comme un maître implacable. On ne peut pas, en même temps, servir Dieu ! (cf. Luc 16,9-13). L’enfant prodigue de Luc 15 l’a appris à ses dépens.

Seigneur Jésus, béni sois-tu pour ton serviteur Moïse, dont le service pour son peuple fut exemplaire de dévouement et de sagesse, parce qu’il était en constante communion et communication avec ton Père. Tu l’as choisi pour conduire ton peuple et tu lui as donné toute prudence, sagesse et patience devant les égarements et les péchés de la communauté. Tu l’as préservé de l’idolâtrie des dieux et de la richesse de ce monde. Par son intercession, protège et guide nos chefs et nos responsables, et éloigne de nous particulièrement de l’idolâtrie de l’argent et de l’avarice.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane