« il y avait aussi à Jaffa une femme, disciple du Seigneur, nommée Tabitha, ce qui signifie ‘Gazelle’… Elle mourut… Pierre mit tout le monde dehors ; il se mit à genoux et pria. Puis il se tourna vers le corps et il dit : ‘Tabitha, lève-toi !’ Elle ouvrit les yeux et, voyant Pierre, elle se redressa et s’assit »

Actes des Apôtres 9,31-42.

Plusieurs fois dans les petits « résumés » du livre des Actes des Apôtres, il est dit que « de nombreux signes et prodiges se réalisaient par les mains des apôtres » (Actes 2,43). Aujourd’hui, la méditation nous permet d’accueillir deux miracles accomplis par Pierre : la guérison d’Enéas et la résurrection de Tabitha. Ainsi se poursuit la démonstration que les apôtres imitent le Christ en tout : dans leur enseignement, dans leurs miracles, dans leurs persécutions et dans leur martyre, ils continuent l’œuvre de Jésus : « Comme le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. » (Jean 20,21).

Les miracles sont des signes de la puissance de Dieu. Ils nous sont donnés comme réponse et fortification de notre foi. Ils ne changent pas notre condition humaine, mais ils manifestent la présence, déjà sur cette terre, de la vie éternelle. Le catéchisme de l’Eglise catholique explique : 434 La Résurrection de Jésus glorifie le nom du Dieu Sauveur (cf. Jn 12, 28) car désormais, c’est le nom de Jésus qui manifeste en  plénitude la puissance suprême du  » nom au-dessus de tout nom  » (Ph 2, 9-10). Les esprits mauvais craignent son nom (cf. Ac 16, 16-18 ; 19, 13-16) et c’est en son nom que les disciples de Jésus font des miracles (cf. Mc 16, 17), car tout ce qu’ils demandent au Père en son nom, celui-ci le leur accorde (Jn 15, 16).

Les miracles continuent aujourd’hui. Par exemple, par l’intercession du bienheureux pape Paul VI, une petite fille est née en vie et en bonne santé le 25 décembre 2014, après seulement 26 semaines de grossesse et une rupture placentaire. Alors que les médecins avaient conseillé un avortement thérapeutique, la mère était allée prier au sanctuaire de Sante-Maria delle Grazie de Brescia devant une relique de Paul VI, « le pape qui guérit les enfants non encore nés ». Rentrée chez elle près de Vérone avec l’image du pape d’Humanae vitae contre son cœur, elle a accouché le jour de Noël d’une petite fille aujourd’hui en bonne santé. « Cette naissance ne s’explique pas avec les canons habituels de la science », ont reconnu les médecins.

Le miracle reconnu par la commission des théologiens de la Congrégation des causes des saints a été validé par les cardinaux et archevêques membres de ce dicastère, puis approuvé par le pape François qui annoncera la canonisation de Paul VI lors d’un consistoire. Le bienheureux Paul VI a été déclaré saint le14 octobre 2018. À l’exception des martyrs, toute béatification et toute canonisation est décidée par le pape sur la présentation d’un miracle. Aujourd’hui, 9 personnes attendent d’être béatifiées – déclarées bienheureuses – (5 en mai – juin 2020, célébrations retardées par le confinement) et 2 d’être canonisées – déclarées saintes, toute les 11 grâce à un miracle accompli par leur intercessions, après leur mort.

Seigneur Jésus, je te rends grâce pour les signes constants de ta présence au milieu de nous, et pour la manière dont les saints continuent aujourd’hui de répondre à la foi et de la fortifier par le pouvoir de guérison qu’ils manifestent, pendant leur vie sur la terre et une fois qu’ils ont rejoint le Ciel. Accorde nous une foi plus profonde, plus confiante, qui sache aussi, quand c’est la volonté de ton Père, offrir nos souffrance et nos maladies, nos persécutions et nos échecs, pour « achever dans notre corps ce qui manque à ta passion pour l’Eglise et pour le monde ;

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane