« Convertissez-vous, et que chacun de vous le

soit baptisé au nom de Jésus Christ

pour le pardon de ses péchés. Vous

 recevrez alors le don du Saint-Esprit »

Actes des Apôtres 2, 14.36-41.

 

Nous sommes au jour de la Pentecôte. Les apôtres, emplis de l’Esprit Saint, sortent au grand jour et annoncent la Résurrection du Christ. Il n’y a pas de message plus bouleversant que celui-là. Entendre – et accueillir dans son cœur – que le Christ a vaincu la mort, qu’il est entré dans la vie éternelle, ça n’est pas seulement recevoir une  information comme on en entend tous les jours et qui ne nous empêchent pas de continuer notre train-train.

Entendre que le Christ a vaincu la mort ne peut conduire qu’à deux réponses : changer sa vie pour se conformer à l’enseignement de Jésus, ou bien chercher à l’éliminer de nouveau. Les auditeurs de Pierre, ce jour-là, réagissent de manière droite : Si ce que Pierre annonce est vrai, alors toute leur vie doit changer ! Ils le comprennent et demandent : « Que devons-nous faire ? » Et l’apôtre de répondre : « Convertissez-vous faites-vous baptiser pour obtenir le pardon de vos fautes. »

Gandhi a bien compris la réponse de Pierre. Il connaissait l’Evangile, mais il avait été choqué par la manière dont trop de chrétiens tournaient le dos à cet Évangile. Ils le proclamaient du bout des lèvres, mais leur cœur n’avait pas changé, notamment – mais pas seulement – dans l’Afrique du Sud raciste. C’est la raison pour laquelle le Mahatma avait répondu à ceux qui lui demandaient de devenir chrétien : « Le Christ n’a pas demandé de changer de religion. Il a demandé de changer de vie. »

La pandémie du Covid-19 nous provoque à la conversion. Qu’est-ce que nous sommes prêts à abandonner pour mieux refléter l’Evangile, pour mieux répandre l’odeur de l’Evangile autour de nous ? pour ne pas répandre partout la même odeur que celle que respire le monde ? La deuxième lecture nous montre un chemin : vivre nos souffrances actuelles comme le Christ : sans nous rebeller, sans nous révolter, mais en offrant, sans insulter ceux-là mêmes qui nous insultent… (cf. 1 Pierre 2,20-25).

L’Evangile aussi nous indique le chemin de conversion qui s’ouvre devant nous : passons par la porte du Christ ! passons par le Christ : « purifions notre pensée en l’intégrant dans celle du Christ. Rendons notre parole vraie en la subordonnant à celle de Jésus. Alors, nous penserons et parlerons correctement, et notre penser et notre parole porteront. Notre attention devra être celle même du Christ et notre volonté, pénétrée de son amour. C’est le Christ qui doit parler désormais à travers nous, non notre propre moi. C’est Jésus que nous devons donner aux âmes au lieu de nous-mêmes » (d’après Romano Guardini, un théologien allemand qui a beaucoup marqué e pape Benoît XVI).

En ce dimanche des vocations, nous demandons à Dieu de donner aux jeunes qu’il appelle une grande confiance en lui, car Celui qui appelle donne la grâce nécessaire pour être fidèle, même dans la fragilité de nos vies. Demandons-lui aussi de faire en sorte que les catholiques, soient eux les premiers, davantage fidèles et prêts à convertir leurs voies contraires aux Lois de Dieu, pour que leur exemple soit un encouragement donné aux jeunes appelés à servir dans la vie religieuse ou sacerdotale.

Seigneur, je viens vers toi en ce jour qui t’est consacré, et je te rends grâce puisque dans chaque Eucharistie, tu me redonnes la robe de mon baptême, tu me pardonnes mes péchés, et tu m’appelles à la conversion. Que dois-je faire aujourd’hui, pour te plaire ? Que dois-je cesser de faire pour ne plus te déplaire ?

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane