« Paul leur expliqua : ‘Jean donnait

un baptême de conversion ; et il disait

au peuple de croire en celui qui devait

venir après lui, c’est-à-dire en Jésus.’ »

Actes des Apôtres 19,1-8.

Le dialogue présenté aujourd’hui continue l’expérience vécue autour d’Apollos les jours précédents (cf. Actes 18,. Deux baptêmes étaient en vigueur, si j’ose dire, à l’époque de la fondation de l’Eglise d’Ephèse. Le premier était celui de Jean, un baptême de conversion et de préparation, un baptême de pénitence et d’attente. Un baptême qui n’était en rien lié au don de l’Esprit Saint.

D’un autre côté se situait le baptême proposé par les chrétiens : un baptême unique, d’incorporation au Christ, une nouvelle naissance. Un baptême dans l’eau et l’Esprit Saint. Le récit ne se trompe pas sur les différences. Lorsque Paul remarque que les disciples ne connaissent pas l’Esprit Saint, il n’est pas étonné d’entendre, en effet, que ce n’est pas le baptême chrétien qu’ils ont reçu, mais le baptême du précurseur.

Paul prend ses disciples là où ils en sont. Il ne cherche pas à les culpabiliser de ne pas tout savoir, ou de ne pas avoir tout retenu. Il agit en pédagogue, attirant vers une vérité plus complète ceux qui sont en chemin vers le Christ et qui accueillent avec joie l’instruction profonde de l’apôtre.

Mon baptême et ma confirmation m’ont permis de recevoir en plénitude l’Esprit Saint, le don de Dieu. Puis-je me dire à moi-même ce que j’en fais ? Ce Souffle étonnant par lequel Dieu a créé le ciel et la terre vit en moi ! Cette source indicible de l’amour incroyable du Christ envers tous, particulièrement les pauvres, les malades, les enfants, les femmes, les possédés a été répandue dans mon cœur. L’audace missionnaire avec lequel es apôtres sont partis dans le monde entier, l’Esprit n’attend que mon « oui » pour me l’accorder ! Sais-je mettre à profit ce cadeau unique de Dieu en moi ?

Seigneur, tandis que s’écoulent les jours, entre Ascension et Pentecôte, où les apôtres en prière se préparaient à recevoir ton Esprit, mets en moi un même désir de recevoir, de nouveau, l’effusion de cet Esprit et de lui dire, enfin : sois le conducteur de la barque de ma vie !

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane