Dois-je me présenter avec de jeunes taureaux ?

PREMIERE LECTURE

« On t’a fait connaître, ô homme, ce qui est bien; Et ce que le Seigneur attend de toi : Rien d autre que respecter le droit, aimer la fidélité et t appliquer à marcher humblement avec ton Dieu. » Michée 6.8.

LUNDI, SEIZIEME SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

 

« ‘Comment dois-je me présenter devant le Seigneur ?’ demande le peuple,me prosterner devant le Très-Haut ?’ Et il reçoit cette réponse : ‘Homme, répond le prophète, on t’a fait connaître ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d’autre respecter le droit, aimer la fidélité, et t’appliquer à marcher avec ton Dieu.’ »

Michée 6,1-4.6-8.

Michée 6,1 – 16 nous offre un exemple type du « Procès » que Dieu fait à son peuple. Nous avons d’autres exemples de ce genre littéraire, comme par exemple le Psaume 50 (49). L’un comme l’autre, d’ailleurs, sont suivis par un psaume de lamentation : Michée 7,1-20 à comparer avec le Psaume 51 (50). Voir encore Osée 4,1-5 ; Isaïe 43,8-13.22-28 et Jérémie 2,4-37. Dieu veut s’adresser à son peuple et énoncer publiquement la plainte qu’il profère contre lui, parce que l’Alliance n’a pas été respecté.

Qui peut servir de témoin pour Dieu dans ce procès ? Rien d’autre que « le ciel et la terre » (Cf. Psaume 50,4-6), ou encore les montagnes, « fondements inébranlables de la terre » (Michée 6,2). Autrement dit, la création tout entière, témoin de la justice de Dieu et de l’infidélité du peuple. Et Dieu demande à son peuple, j’allais dire l’implore de lui dire s’il lui a fait du mal : « Mon peuple, que t’ai-je fait ? En quoi t’ai-je fatigué ? Réponds-moi »  (Michée 6,3).

Je suis vraiment touché par la peine, la souffrance exprimée par Dieu dans cette demande. Nous sommes loin du dieu impassible des philosophes. Le Dieu de Michée est un Dieu à cœur ouvert, et dont les entrailles s’émeuvent devant la souffrance de ses enfants, comme devant leur infidélité foncière. Souvent, c’est devant la Croix, que les saintes et les saints rejoignent la profondeur de la souffrance de Dieu, du mal que le péché lui fait…

Michée nous offre alors la plus belle des prières, celle de l’homme qui entre dans le temple et que demande à Dieu ce qu’Il souhaite : « Comment m’incliner devant le Très-Haut ? Dois-je me présenter avec de jeunes taureaux pour les offrir en holocaustes… donnerai-je mon fils aîné pour prix de ma récolte ? » (6,6-7). L’homme demande ce qu’il peut offrir à Dieu. Il pense culte, rituel, offrande… Est-cela dont le Seigneur a besoin ?

La réponse de Dieu, par le prophète est bien différente. Aux gestes extérieurs Dieu préfère la conversion intérieure. Il réclame le droit (la justice), la fidélité et l’humilité qui consiste à marcher avec Dieu, en suivant ses sentiers. Michée annonce Jésus : « Allez apprendre ce que signifie : ‘Je veux la miséricorde, non le sacrifice » (Matthieu 9,13). Je suis toujours dans l’étonnement de voir à quel point je suis sensible aux injustices qui me sont faites et peu conscient des injustices que je fais aux autres.

Aimer la fidélité ! Nous aimons celle que Dieu nous fait, sans cesse, quoi que nous ayons pu faire ! Nous en bénéficions. Nous nous devons d’en faire autant, tout simplement, et d’abord avec nos proches : nos conjoints, enfants, parents, voisins, collègues…

Seule la volonté de changer notre cœur peut donner sens à nos prières nos sacrifices, neuvaines et pèlerinages.

Seigneur Jésus, aide-moi à pratiquer la justice, la fidélité et l’humilité, sans oublier de te prier et de t’offrir tout ce que je suis.