Le Dragon vint se poster devant la femme

PREMIERE LECTURE

ASSOMPTION DE NOTRE-DAME – 15 AOÛT

« Un grand signe apparut dans le ciel :

une femme, ayant le soleil pour

 manteau la lune sous les pieds, et sur

 la tête une couronne de douze étoiles »

Apocalypse 11,19 ; 12,1-6.10

Voici la grande vision de la vie de l’Eglise au long de son chemin sur la terre. Car la femme de l’Apocalypse représente d’abord Sion, symbole de la ville de Jérusalem, symbole du peuple de Dieu, et donc aussi de l’Eglise. On comprend que le grand Dragon rouge veut absolument empêcher la naissance de l’enfant – le messie – mais ne peut rien ni contre lui, qui est enlevé au ciel (12,5) ni contre la femme, mise en sécurité au désert (12,6).

Tandis que le Christ est monté au ciel, l’Eglise poursuit son chemin de pèlerinage sur la terre. Elle est là où Dieu lui a préparé une place, c’est dire qu’il ne l’abandonne pas, même si elle peut ressentir parfois une grande solitude et une grande faiblesse.

L’Eglise est pèlerine, mais elle n’est pas seule. Le Christ habite en son sein et ne cesse de la guider, de la protéger et de la soutenir ; Elle est sans cesse menacée par le dragon, tentée d’abandonner son Dieu, mais elle garde la puissance de Jésus qui est présent, lui l’agneau vainqueur, ressuscité, sur lequel la mort et le péché n’ont pas d’empire. Il protège son Eglise, sa victoire annonce celle de sa fiancée.

De tout temps les chrétiens ont estimé qu’en écrivant ces lignes Jean ne pouvait pas ne pas évoquer également Marie, celle qui enfanta le Fils de Dieu. Marie, symbole de l’Eglise, à la fois disciple et mère, il n’est pas étonnant que cette vision de Jean ait été rapportée à Notre Dame, dont nous célébrons aujourd’hui l’Assomption dans la gloire, près de Dieu et de son Fils.

Pèlerine, l’Eglise est une mère, comme Marie, elle veille sur ses enfants. Elle leur enseigne le chemin de la vie, et sans cesse Marie vient nous rejoindre pour nous dire : « Jésus mon Fils est le Sauveur, faites tout ce qu’il vous dira » (cf. Jean 2,5). Marie nous apprend l’obéissance, la confiance et la prière. Marie est l’image de l’Eglise quand elle nous conduit vers Jésus, nous invite à demander pardon pour nos péchés et à écouter sa parole pour la mettre en pratique.

C’est la raison pour laquelle, déjà sur la terre, nous faisons nôtre la voix qui proclamait : « Maintenant voici le salut, la puissance et le règne de notre Dieu, voici le pouvoir de son Christ » (12,10).

Seigneur Jésus, tu nous as donné Marie pour notre Mère du Ciel et nous te remercions. Tu nous l’as donnée comme modèle du disciple, modèle d’écoute et d’obéissance à ta Parole, et nous te bénissons. Tu nous l’as donnée comme icône de ta gloire et reine de nos cœurs et nous te glorifions. Que sa victoire et sa gloire auprès de toi chasse de nos cœurs toute peur et toute paresse dans nos vies. Que son obéissance nous entraine vers la sainteté, nous t’en supplions

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne