La gloire du Dieu d’Israël arrivait de l’orient

PREMIERE LECTURE

SAMEDI, VINGTIEME SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

 

« L’envoyé du Seigneur me conduisit

vers la porte du Temple nouveau, la porte

qui regarde vers l’orient ; et voici que la

gloire du Dieu d’Israël arrivait de l’orient »

Ezéchiel 43,1-7.

Les derniers chapitres du livre d’Ézéchiel (chapitres 40,1 – 48,35) racontent d’une manière solennelle la fin de l’Exil, la reconstruction du Temple et surtout, la constitution du nouvel Israël, construit par Dieu dans la sainteté. C’était une vision idyllique, qui ne se réalisa pas selon les termes des oracles du prophète, mais qui cependant cadre bien ce que Dieu souhaite et veut pour son peuple.

Je ne veux pas la mort du pécheur, mais qu’il se convertisse et qu’il vive ! (cf. Ézéchiel 18,23.32). Dans le récit qui est proposé aujourd’hui à notre méditation, Ezéchiel nous décrit le retour à Jérusalem de la Gloire de Dieu. Il l’avait vu, quarante ans auparavant, quitter le Temple (Ez 10,4-20) puis quitter Jérusalem (Ez 11,22-23) pour aller vivre près du fleuve Kédar, à Babylone, avec son peuple (Ézéchiel 1,2-28). Il était stupéfait de comprendre alors que Dieu avait accompagné son peuple en Exil. Maintenant, il la voyait revenir à Jérusalem pour y demeurer de nouveau, signe de la résurrection de la ville et de la nation. C’est la cinquième fois que le prophète contemple en vision la « Gloire de Dieu » (Ézéchiel 43,2) et de nouveau, il « tombe face contre terre » (43,3).

Ainsi, Dieu accompagne les êtres humains partout où ils sont, quelles que soient les situations dans lesquelles ils se débattent… Notre Dieu est un Dieu de tendresse qui vit au milieu de nous et dans notre cœur même. Son vrai temple, en effet, n’est autre que notre cœur. Il n’écarte pas les épreuves, les échecs, les difficultés ni les souffrances. Dans tout cela, alors que nous portons souvent une part de responsabilité, personnelle ou collective, dans tout cela Dieu est présent pour que nous vivions, par sa grâce et son amour. Grâce à sa présence, nous ne sommes pas détruits par les épreuves.

En proclamant ainsi que Dieu n’est pas le Lieu d’un lieu – fut-ce un lieu sacré – il est le Dieu d’un peuple, il est aussi nomade que son peuple l’est. Ce faisant, Ézéchiel fait écho à la présence de Dieu au Sinaï, devant Moïse (cf. Exode 3,5 : « Retire tes sandales, car le lieu où tu te tiens est une terre sainte »). Finalement, toute la terre est devenue sainte – Quelle affirmation au moment où nous nous trouvons l’obligation sacrée de sauvegarder cette « Maison commune ». Ézéchiel fait écho encore à l’affirmation de Salomon, dans son discours pour la dédicace du temple : « Est-ce que vraiment Dieu habiterait sur la terre ? Les cieux et les hauteurs de cieux ne peuvent te contenir ; encore moins cette Maison que j’ai bâtie ! » (1 Rois 8,27).

Ézéchiel prophétise et annonce la parole de Jésus à la Samaritaine : « L’heure vient où vous n’irez plus ni sur cette montagne ni à Jérusalem pour adorer le Père… L’heure vient – et c’est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront mon Père en esprit et en vérité » (Jean 4,21.23).

« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant ; la vie de l’homme, c’est de contempler Dieu » (Saint Irénée de Lyon). La contemplation d’Ézéchiel est toujours d’actualité ; sa description du temple de Jérusalem ne l’est plus ! C’est pour nous un signe de la manière dont nous devons recevoir l’oracle contemplé aujourd’hui.

Seigneur Jésus, Emmanuel, Dieu avec nous, tu nous enseignes ainsi par les prophètes et par ta propre vie ; tu es un Dieu ami des êtres humains que tu as créés pour ta gloire et pour leur bonheur. Aucune circonstance de notre vie ne peut nous écarter de ta présence. Apprends-nous seulement à te voir en chaque sœur, chaque frères, en toutes choses, en tout moment de notre existence, à te voir, toi, notre salut et notre paix !