Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David

PREMIERE LECTURE

VINGT-ET-UNIEME DIMANCHE DU TEMPS DE L’EGLISE – A

Esaïe 22:22. Je mettrai sur son épaule. la clé de la maison de David : Quand il ouvrira, nul ne fermera ; Quand il fermera, nul n’ouvrira.

 

« J’appellerai mon serviteur, Elyakim,

fils d’Hercias. Je le revêtirai de ta

tunique, je le ceindrai de ton écharpe.

Je lui remettrai tes pouvoirs.  »

Isaïe 22,19-23.

Dieu conduit tout. Nous ne nous en rendons pas toujours compte, mais lorsque nous faisons la rétrospective de notre vie, de nos joies et de nos épreuves, nous trouvons toujours la présence aimante, protectrice et salvifique de notre Dieu. Il nous révèle cette présence à travers les événements, les personnes que nous rencontrons, ses « prophètes » et à travers la Parole que nous lisons et prions ensemble ou dans l’intimité de notre prière.

C’est Dieu qui a conduit Shebna, le gouverneur, le maître du palais du roi. Son titre est celui donné à Joseph dans Genèse 41,40. Il s’agit de la fonction la plus haute de l’État, nous penserions aujourd’hui au premier ministre. Nous sommes dans l’acte de foi le plus grand : tout vient de Dieu, il est en contrôle de tout, mais il agit selon la nature de chaque être créé, et c’est ainsi que la puissance de Dieu sur nous respecte totalement notre liberté. voilà qui nous donne aussi pleine responsabilité sur nos actes et sur leurs conséquence. La destitution de Shebna n’est que la conséquence de sa mauvaise gestion et de sa politique d’alliance avec l’Égypte, ce qui était une grande erreur et un manque de confiance en la loi de l’Alliance.

La Traduction Œcuménique de la Bible (TOB) note à propos de cet oracle d’Isaïe : « Remarquons que les oracles adressés à des individus autres que les rois et les faux prophètes sont rares dans l’Ancien Testament (cf. Amos 7,1-,1 ; Jérémie 20,1-6). Cela confirme le rôle important qu’a joué Shebna ».

C’est également Dieu qui a conduit Elyakim, ce maître du palais du roi Ézéchias, vers la fin du 8ème siècle, en des moments difficiles pour le royaume de Juda, fondé par le roi David. C’est Dieu qui lui a donné le pouvoir sur son peuple, et Elyakim a pu réaliser sa mission dans la mesure où il l’a fait selon le plan de Dieu. Le signe symbolique de sa fonction est la remise des clefs : « Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David : s’il ouvre, personne ne fermera ; s’il ferme, personne n’ouvrira » (Isaïe 22,22)

Quand Elyakim, à son tour, agit sur son propre mouvement, sans tenir compte de la loi de Dieu, il a failli. L’histoire nous l’apprend (cf. Isaïe 22,24-25). Parce, probablement Elyakim aura cédé au népotisme en favorisant de membres de sa famille (« les rameaux et les pousses » 22,24), il tombera lui aussi (« la cheville plantée dans un endroit solide lâchera, elle cèdera, elle tombera » 22,25).

Pierre aussi a été choisi par Dieu, il a reçu « les clés du royaume » (Matthieu 16,19). Il sera porté de bout en bout, relevé après sa chute. Par ce charisme octroyé par Dieu, notre Eglise se trouve tenue et protégée, maintenue dans l’unité depuis 2 000 ans et « la puissance de la mort ne l’emportera pas sur elle » (Matthieu 16,18. Le choix de Dieu n’est pas pour la personne mais pour le monde, pour l’humanité, pour l’Eglise.

Seigneur Jésus, en ce jour nous voulons d’abord te remercier pour le charisme de Pierre et de ses successeurs. Tu nous as accordé le signe vivant de l’unité de ton Eglise. Protège-le et garde-nous

 tous dans la reconnaissance, l’obéissance et le soutien par la collaboration dans la mission.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane