Qui a connu la pensée du Seigneur ?

PREMIERE LECTURE

MARDI, VINGT-DEUXIEME SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

 

« L’homme, par ses seules capacités,

n’accueille pas ce qui vient de l’Esprit de Dieu ;

 pour lui ce n’est que folie, il ne peut pas comprendre,  

car c’est par l’Esprit qu’on examine toute chose »

 

1 Corinthiens 2,10-16

On ne peut qu’être étonné de la conscience que Paul a de la présence en lui de l’Esprit Saint ! Face à ceux qui cherchent à affaiblir son autorité et son aura, il n’a de cesse de redire que ce qui vit en lui ne vient pas de lui, que la connaissance qu’il possède n’a pas en lui son origine, mais qu’il est ainsi parce qu’il est « habité » par l’Esprit de Dieu. Il a, ici, les accents d’un prophète « La Parole de Dieu est sur moi pour dire… »

Paul a raison : « personne ne connaît ce qu’il y a en Dieu, sinon l’Esprit de Dieu » (1 Corinthiens 2, 11). Seul Dieu peut connaitre et faire connaître ce qui est en Dieu. Ce que nous savons de lui n’est autre que ce que l’Esprit nous révèle de lui, car l’Esprit Saint habite en nous, il est la présence de Dieu dans notre coeur.

Paul énonce alors un acte de foi que nous devrions tous faire, et faire en toutes circonstances. Si seul l’Esprit de Dieu peut connaître Dieu et goûter la sagesse de Dieu, alors nous pouvons le faire puisque nous avons reçu cet Esprit : « Or nous, ce n’est pas l’esprit du monde que nous avons reçu, mais l’Esprit qui vient de Dieu » (2,12). Nous l’avons reçu au baptême, nous l’avons reçu à la confirmation, nous le recevons chaque fois que nous prions en vérité !

Alors pourquoi, si souvent, j’examine toute chose non pas avec l’Esprit que Dieu m’a donné, mais selon la sagesse humaine, avec l’esprit du monde (cf. 2,12.14) ?

Ai-je vraiment décidé de m’en remettre à l’Esprit de Dieu qui vit en moi ?

Ai-je vraiment décidé de ne pas m’en tenir à mes seules capacités ?

Comment savoir si c’est vrai ? Tellement de gens se disent emplis de l’Esprit de Dieu et manifestent par tout leur être, qu’ils ne sont qu’illusionnistes ! Jésus nous a livré la clé de cette reconnaissance : on reconnait l’arbre à ses fruits (Matthieu 7,16). L’Esprit produit toujours des fruits d’unité, de paix, et d’humilité. Jamais la guerre, le mépris ou le jugement ne peuvent être le fruit de l’Esprit de Dieu.

Ce sont mes réactions devant les défis, les divisions, les compromissions et les corruptions, dans la société civile comme au sein de l’Eglise aussi, ce sont mes réactions, mes paroles et mes actes qui peuvent manifester de quel esprit je suis habité, l’esprit du monde ou l’Esprit de Dieu ?

Seigneur, je te remercie pour la puissance dont tu as doté l’apôtre Paul. Tu l’as investi de ton Esprit d’une manière tout à fait particulière, sans jamais permettre qu’il ne s’enorgueillisse de ses dons. Accorde-moi, je t’en prie, de grandir toujours dans la docilité à ton Esprit. Fais que jamais le mal ne me décourage de vouloir le bien de tous.

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne