Je fais de toi un guetteur pour la maison d’Israël

PREMIERE LECTURE

VINGT-TROISIEME DIMANCHE DU TEMPS DE L’EGLISE – A 

 

« Lorsque tu entendras une parole de ma

bouche, tu les avertiras de ma part. Si je

dis au méchant : ‘Tu vas mourir’, et que

tu ne l’avertisses pas, je demanderai

compte de son sang. »

Ezéchiel 33,7-9.

Ezéchiel était un prophète très conscient de ses devoirs envers Dieu et envers son Peuple. Il était prophète et devait, sans rechigner, transmettre la parole qu’il recevait de la bouche de Dieu. Il n’était pas chargé de transmettre au peuple sa parole personnelle, ou ses sentiments, mais ce que Dieu lui donnait comme « oracle », comme prophétie, comme avertissement.

Il arrivait que Dieu transmette des paroles dures, des paroles de jugement, ou du moins d’avertissement. Nous savons par ailleurs que ces paroles si difficiles soient-elles, provenaient de l’Amour de Dieu et que leur but était de convertir, de montrer le chemin de la vie : « Croyez-vous que je prenne plaisir à la mort du méchant, dit le SEIGNEUR ? Mon plaisir est qu’il renonce à sa mauvaise conduite et qu’il vive » (Ezéchiel 18,23).

En parlant ainsi, Dieu rappelle à Ezéchiel que le prophète est responsable du sort de ses frères, s’il ne leur transmet pas les avertissements de Dieu face à leur mauvaise conduite. Dieu ne peut pas imputer au prophète la méchanceté de ses frères, mais il peut lui imputer leur mort s’il n’a pas pris soin de les avertir et de les appeler à la conversion.

L’oracle de Dieu à Ézéchiel concerne sa mission de prophète. Aujourd’hui, cet oracle vient en avant-première de l’Evangile de ce jour qui traite d’une question un peu différente, celle de la correction fraternelle. Dans le cas d’Ézéchiel, il s’agit d’une parole publique, adressée souvent aux responsables du pays, voire à la population tout entière ; le prophète transmet ce que Dieu lui a confié. Dans l’Evangile, Jésus va plus loin comme nous le verrons. Il est intéressant de cerner les ressemblances et les différences. Autre est la mission des responsables autre celle des membres d’une famille et des membres de al famille de Dieu.

Comme Jésus nous le rappelle dans l’Evangile, nous sommes en partie responsables de nos frères si nous ne les corrigeons pas, fraternellement, lorsqu’ils font fausse route. A condition que notre correction soit l’œuvre de notre amour pour eux et non le fruit d’un jugement que nous pourrions porter. Jésus nous interdit de juger.

Seigneur Jésus, tu as fait de nous des frères et des sœurs, portant les fardeaux les uns des autres et nous soutenant mutuellement dans la montée vers la sainteté. Donne-nous ton regard sur l’autre, ta compassion envers lui – ou elle – de sorte que nos paroles soient toujours justes, amoureuses, et désireuses de soutenir leur élan vers toi.