libre à l’égard de tous, je me suis fait l’esclave de tous

PREMIERE LECTURE

VENDREDI, 23ème SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE

« Annoncer l’Évangile, ce n’est pas là

pour moi un motif de fierté, c’est une

nécessité qui s’impose à moi. Malheur à

moi si je n’annonçais pas l’Évangile !  »

1 Corinthiens 9,16-19.22-27.

NOUS POURSUIVONS LA LECTURE DE LA PREMIERE LETTRE DE SAINT PAUL AUX CHRETIENS DE CORINTHE ;

COMME VOUS VOYEZ, NOUS NE LISONS QUE DES PETITS BOUTS : 9,16-19, puis 22,27…

ON SE CROIRAIT EN PRISON, RECEVANT UNE LETTRE CENSUREE, DECOUPEE…

JE VOUS INVITE A LIRE ET A PRIER TOUT LE CHAPITRE 9

Paul commence par expliquer qu’il est venu à Corinthe mais n’a jamais voulu être à la charge de quiconque (1 Corinthiens 9,1-15). Il a toujours travaillé de ses mains, il était fabricant de toiles et de tentes, comme d’ailleurs Priscille et Aquila, dont il devint sans doute un employé puis leur ami (cf. Actes 18,1-3).

C’est dans ce contexte de liberté totale vis-à-vis des gens (cf. 9,1.15) que Paul indique que pour lui, annoncer l’Evangile (« ευαγγέλιον euvangelion » =  « Bonne Nouvelle ») est une nécessité spirituelle !

Quand l’Evangile est une joie – et quand il n’est pas une joie, c’est qu’il n’est pas l’Evangile, il n’est pas « bonne nouvelle – quand l’Evangile est une joie, on ne peut pas le garder pour soi :

  1. Le bien tend toujours à se communiquer. Chaque expérience authentique de vérité et de beauté cherche par elle-même son expansion, et chaque personne qui vit une profonde libération acquiert une plus grande sensibilité devant les besoins des autres. Lorsqu’on le communique, le bien s’enracine et se développe. C’est pourquoi, celui qui désire vivre avec dignité et plénitude n’a pas d’autre voie que de reconnaître l’autre et chercher son bien. Certaines expressions de saint Paul ne devraient pas alors nous étonner : « L’amour du Christ nous presse » (2 Co 5, 14) ; « Malheur à moi si je n’annonçais pas l’Évangile ! » (1 Co 9, 16) (pape François, exhortation La joie de l’Evangile [Evangelii gaudium] 9).

L’annonce de l’Evangile n’est pas réservée à quelques-uns, dans l’Eglise. Elle est le devoir de tous. Du pape au plus récent des baptisés. Jésus nous a bien dit : « je vous ai choisis pour que vous alliez, et que vous portiez du fruit ». Le pape François le redit à sa manière : « nous ne disons plus que nous sommes « disciples » et « missionnaires », mais toujours que nous sommes « disciples-missionnaires »

 

Annoncer l’Evangile, c’est annoncer une bonne nouvelle. Pas un jugement, pas des lois compliquées, mais une bonne nouvelle : Dieu nous aime, Jésus vient pour nous sauver, et nous montrer le chemin du bonheur, l’Esprit d’amour nous est donné. Le visage de Dieu que nous annonçons est un visage de miséricorde. Le missionnaire est rempli de l’amour de Dieu pour lui, et avec Dieu, par Jésus et dans l’Esprit Saint il est rempli d’amour pour l’humanité. Il est joyeux et il attire par sa joie, comme Jésus, et comme tous les saints.

Annoncer l’Evangile, c’est se mettre à la portée de celui à qui on parle ! Par la langue, d’abord. Comment annoncer une Bonne nouvelle dans une langue que les gens ne comprennent pas ? Par la culture ensuite. Comment annoncer une Bonne nouvelle en écrasant la culture de l’autre, en prétendant qu’une bonne nouvelle pour tous doit passer par la culture de quelques-uns ? « Je me suis fait l’esclave de tous afin d’en gagner le plus grand nombre possible. Juif avec les Juifs, pour gagner les Juifs… (cf. 9,23).

ON COMPREND ALORS LA DEMANDE DU PAPE FRANCOIS ET DU SYNODE POUR L’AMAZONIE DE CONSTITUER ICI UNE EGLISE A VISAGE AMAZONIEN, QUI RESPECTE TOUTES LES CULTURES PRESENTES EN AMAZONIE, SANS EN MEPRISER AUCUNE…

Annoncer l’Evangile, nous rappelle aussi saint Paul, est comme une course de stade (9,24-27). Cela suppose un entrainement intensif, cela suppose de maîtriser son corps. Le missionnaire se doit d’être exigeant pour lui-même au lieu de l’être pour les autres. Nous lisons cet évangile alors que nous avons sous les yeux les jeux paralympiques de Rio, où des handicapés gagnent des médailles d’or ! Quelle discipline, quel entrainement, quelle maîtrise de soi ! Quel exemple pour les missionnaires que Jésus nous demande d’être…

C’EST LE MOMENT DE REPRENDRE LES DECISIONS DU DEUXIEME SYNODE DE L’EGLISE DE GUYANE, VOTEE EN FEVRIER DERNIER

LES CONNAIS-TU ? TU EN TROUVERAS UNE PARTIE DÉJÀ DANS EGLISE EN GUYANE DU MOIS DE SEPTEMBRE ;

Seigneur Jésus, béni sois-tu, toi qui nous a appelés comme tes amis, tes disciples, tes envoyés. Ranime en nous un désir profond d’annoncer ton Evangile, de redonner confiance à ceux qui nous entourent : confiance en ta miséricorde, confiance en ta présence dans leur vie, confiance dans ta capacité d’apporter la paix là où il y a la haine…

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane