Je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons

PREMIERE LECTURE

SAMEDI, 23ème SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

« Vous ne pouvez pas prendre part à la table du Seigneur

et en même temps à celle des démons »

1ère lettre aux Corinthiens 10,14-22.

La réflexion de Paul sur les pratiques des Corinthiens se poursuit. Hier, il avait affirmé que la viande sacrifiée aux idoles était mangeable, puisque les idoles n’existent pas. Aujourd’hui, il réfléchit sur une autre réalité.

Il est intéressant de noter, en effet, que la communion n’est pas une invention chrétienne. Dans le judaïsme déjà se vivaient des assemblées dans le Temple – et sans doute auparavant dans les sanctuaires locaux – au cours desquelles une partie seulement des animaux sacrifiés était brûlée pour Dieu, tandis que d’autres parties revenaient aux prêtres ou même à l’assemblée. En mangeant une partie de ces viandes offertes à Dieu, les Juifs vivaient une certaine communion avec Dieu et entre eux (cf. Lévitique 3 ; Exode 8,12 ; 24,11).

De la même manière, dans les rituels grecs, les sacrifices d’animaux étaient suivis de repas au cours desquels les prêtres et les fidèles communiaient en quelque sorte par la consommation d’une partie de l’animal offert en sacrifice.

Les chrétiens peuvent-ils aller dans les temples, participer aux cultes païens et en particulier aux sacrifices de communion par lesquels se vivaient des repas en commun après un sacrifice ?

Sa réponse est non. Car dans cette situation, les chrétiens semblaient tantôt célébrer Jésus Christ dans les Eucharisties avec leurs frères et sœurs chrétiens, et tantôt célébrer les idoles avec ceux qui prenaient ces idoles pour des dieux. Une idole, en soi, n’est rien. Mais prendre une idole pour Dieu, c’est commettre un acte idolâtre ! Participer à ces cultes, c’est entrer dans l’idolâtrie, et donc se laisser entraîner par des esprits mauvais.

Nous tombons dans cette tentation chaque fois que nous mettons notre espérance dans les actes de confus des gados et autres pratiques qui manifestent, de notre part, une confiance déplacée dans ce qui n’est pas Dieu, mais d’autres esprits. Est-ce qu’alors, nous ne provoquons pas la jalousie du Seigneur ?

Seigneur Jésus, à qui irions-nous, tu as les paroles de la vie éternelle ; et pourtant, si souvent, dans nos angoisses et notre peur de la souffrance et du mal, nous nous en remettons à des forces qui ne te connaissent pas et qui ne prennent pas en toi leur puissance. De la sorte, ce n’est pas Toi que nous proclamons mais notre manque de foi. Nous n’édifions personne, mais au contraire, nous diminuons aux yeux des autres la réalité de ton amour et de ta puissance de salut. Écarte de nous ces tentations et pardonne-nous.

Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane