s’il vous manque l’amour…

PREMIERE LECTURE

MERCREDI, 24ème SEMAINE DU TEMPS

« Recherchez donc avec ardeur les dons les plus grands.

Et maintenant, je vais vous indiquer le chemin par excellence.

J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour,  je ne suis qu’un cuivre qui résonne »

1 Corinthiens 12,31 – 13,13.

Le court chapitre 13 de la 1ère lettre aux Corinthiens est appelé à juste titre « L’hymne à l’amour ». Il n’arrive pas n’importe comment. Il constitue le point d’orgue d’un long développement sur les « dons spirituels ». Tout commence au chapitre 12 avec l’exposé sur les dons variés de l’unique Esprit. Paul a bien expliqué que ces dons, variés, devaient servir le corps tout entier, c’est-à-dire la communauté. Autrement dit, ils doivent être jugés selon l’amour qu’ils manifestent.

Le chapitre 14, qui viendra ensuite, continuera sur cette dynamique de l’amour au sens le plus noble, l’agapè, un amour qui prend sa source en Dieu ; là encore, Paul établira des points de discernement importants pour que l’on ne recherche pas les dons spirituels pour l’effet fantastique qu’ils présentent, mais pour le bien qu’ils font à la communauté tout entière.

C’est dans ce sens que Paul insiste sur l’importance unique de l’amour-charité : trois fois il répète : « s’il me manque l’amour » (13,1.2.3). s’il manque cet amour, tout le reste ne vaut rien : l’art de la parole, la prophétie, la connaissance, la foi, même le don de ses biens aux pauvres et le martyre ! rien de tout cela n’a de valeur si l’amour manque. On retrouve la parole si forte de Jésus : « Tu aimeras… toute la Loi est là ! » (cf. Matthieu 22,34-40).

La suite décline les caractéristiques de l’amour : la patience, le service, le manque de jalousie, l’humilité, la pudeur, l’oubli de soi, la tempérance, le pardon, le manque de rancune (« cette mouche agaçante » dont parlait François dimanche), la compassion, la résilience, la confiance, l’espérance et l’endurance… Le pape a fait de cet hymne une belle médiation, tout un chapitre, dans son exhortation post-synodale la joie de l’amour sur l’amour dans la famille. Nous aurons du bonheur et de la grâce à relire ces lignes.

C’est en méditant ces lignes de Paul que sainte Thérèse de l’Enfant Jésus et de la Sainte Face a trouvé sa vocation dans l’Eglise : « Enfin j’avais trouvé le repos… Considérant le corps mystique de l’Eglise, je ne m’étais reconnue dans aucun des membres décrits par St Paul, ou plutôt je voulais me reconnaître en tous… La Charité me donna la clef de ma vocation. Je compris que si l’Eglise avait un corps, composé de différents membres, le plus nécessaire, le plus noble de tous ne lui manquait pas, je compris que l’Eglise avait un Coeur, et que ce Coeur était brûlant d’amour. Je compris que l’Amour seul faisait agir les membres de l’Eglise, que si l’Amour venait à s’éteindre, les Apôtres n’annonceraient plus l’Evangile, les Martyrs refuseraient de verser leur sang… Je compris que l’amour renfermait toutes les vocations, que l’amour était tout, qu’il embrassait tous les temps et tous les lieux… en un mot, qu’il est éternel !…

Alors dans l’excès de ma joie délirante, je me suis écriée : O Jésus, mon Amour… ma vocation, enfin je l’ai trouvée, ma vocation, c’est l’amour …

Oui j’ai trouvé ma place dans l’Eglise et cette place, ô mon Dieu, c’est vous qui me l’avez donnée… dans le Coeur de l’Eglise, ma Mère, je serai l’Amour… ainsi je serai tout… ainsi mon rêve sera réalisé !!!… » (Histoire d’une âme).

Seigneur Jésus toi qui a manifesté la profondeur, l’incroyable dimension de l’amour du Père, toi qui t’es dessaisi de ta vie par amour pour nous, montre-moi le chemin de l’amour, et cela suffira