PREMIERE LECTURE

SAMEDI, 25ème SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

 

« Souviens-toi de ton Créateur, aux jours de

ta jeunesse, avant que viennent les jours

mauvais, et qu’approchent les années

dont tu diras : ‘Je ne les aime pas’ »

Qohèleth 11,9 – 12,8.

La jeunesse est l’âge des idéaux, des idées fortes, de la générosité sans mesure ! Je ne comprends pas l’ostracisme de tant d’adultes envers les jeunes, pour deux raisons. La première est qu’ils semblent avoir oublié qu’ils étaient jeunes, auparavant. La seconde est qu’ils manquent de clairvoyance, car les jeunes, qui nous ressemblent, ont des qualités et un dynamisme dont nous avons énormément besoin.

On dit facilement ce proverbe « Ah ! Si jeunesse savait ; si vieillesse pouvait ! » Il est important car il exprime bien que dans la vie, tout est utile. Il est bon qu’il y ait des jeunes et il est bon qu’il y ait des personnes âgées. Il est bon qu’ils se fréquentent, car ils ont beaucoup de choses à se dire. D’ailleurs, le pape souligne avec raison que dans l’éducation des enfants, les grands-parents tiennent une place irremplaçable.

« Les personnes âgées aident à percevoir « la continuité des générations », avec « le charisme de servir de pont ». Bien des fois, ce sont les grands-parents qui assurent la transmission des grandes valeurs à leurs petits-enfants, et « beaucoup peuvent constater que c’est précisément à leurs grands-parents qu’ils doivent leur initiation à la vie chrétienne ». Leurs paroles, leurs caresses ou leur seule présence aident les enfants à reconnaître que l’histoire ne commencent pas avec eux, qu’ils sont les héritiers d’un long chemin et qu’il est nécessaire de respecter l’arrière-plan qui nous précède. Ceux qui rompent les liens avec l’histoire auront des difficultés à construire des relations stables et à reconnaître qu’ils ne sont pas les maîtres de la réalité. » (François, Exhortation post-synodale La joie de l’amour [Amoris laetitia], 192.

Les livres de Sagesse de notre Bible donne donc beaucoup de conseils aux enfants et aux jeunes, comme ceux que nous lisons aujourd’hui. On peut lire Proverbes 3,1-12 ; 4,1 – 5,23 ; 23,15-28 ; Sagesse 7,1-12 ; Ben Sira (Siracide, Ecclésiastique) 3,1 – 4,10 ; 6,18-37 ; 22,1-8 ; 30,1-13 ; 32[35], 7-13. Ils en donnent également aux parents, car la tâche éducative est extrêmement importante.

C’est le mérite de Taizé, puis de saint Jean-Paul II, que d’avoir voulu rassembler les jeunes pendant ces journées mondiales de la jeunesse, pendant lesquelles des millions de jeunes envahissent les rues d’une capitale, sans rien briser, sans violence, dans une joie profondément communicative et sincère. Ils marchent pendant des heures, mangent peu et souvent froid, couchent sur le sol, mais demeurent joyeux et enthousiastes. Combien d’adultes peuvent le faire ?

Alors, vous les jeunes, écoutez bien les recommandations du sage : souvenez-vous toujours de votre Créateur, croyez bien qu’il vous aime plus que nous ne l’imaginez jamais, et écoutez son idéal de sainteté, de spiritualité, de partage et de paix. Répondez-lui par votre amour, vos chants, votre joie, votre capacité à donner sans retour. Confiez-lui votre vie, et faites-lui confiance, tout ce qu’il vous demande, c’est pour votre bonheur véritable.

Seigneur Jésus, je te bénis pour la beauté et l’idéalisme des jeunes cœurs, pour leur foi et leur intrépidité. Je te bénis pour leur générosité et leur désir de vivre dans le vrai, dans le bon et dans le beau. Béni-les et fais de nous, auprès d’eux, de vrais témoins de la joie de l’Evangile.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane