C’est à cause de son mal qu’il mourra

PREMIERE LECTURE

26ème DIMANCHE DU TEMPS DE L’EGLISE – A

« Vous dites : ‘La conduite du Seigneur n’est pas la bonne.’ Écoutez donc, fils d’Israël : est-ce ma conduite qui n’est pas la bonne ? N’est-ce pas plutôt la vôtre ? Si le juste se détourne de sa justice, commet le mal, et meurt dans cet état, c’est à cause de son mal qu’il mourra.  »

Ézéchiel 18,25-28.

L’Exil à Babylone (598 – 538 avant Jésus-Christ) a donné aux Juifs et à leur prophète Ezéchiel l’occasion d’un grand progrès dans la connaissance de Dieu. Le chapitre 18 du prophète en est un signe tangible. Le peuple, meurtri et exilé à cause de son infidélité à l’Alliance, son déni de justice envers les pauvres, a réfléchi et compris que ce n’était pas Dieu qui l’avait conduit au malheur, mais qu’il s’était lui-même entrainé vers la mort par ses nombreux péchés. Car ainsi il avait perdu le sens du bien commun, de l’unité, et donc de la force face à toute agression.

Cet à cet examen de conscience, à cette reconnaissance de responsabilité dans le malheur que les réflexions du prophète avait conduit les Juifs exilés. Au début de leur exil, certes, ils avaient accusé Dieu de les avoir laissés tomber, de n’avoir pas combattu pour eux, et, pire que tout, de les avoir remis entre les mains d’idolâtres. De là à dire que la conduite du Seigneur n’est pas la bonne, il n’y avait qu’un pas, dont beaucoup ne se sont pas privé.

Le peuple comprend maintenant que le péché collectif a conduit le royaume à la ruine. Mais qu’en est-il des personnes ? seront-elles toutes reconnues coupables des péchés du peuple ? Certes les personnes subissent le contrecoup de la catastrophe, mais désormais les prophètes les aident à faire la part des choses. Chacun est responsable de son salut ou de sa perte finale ; celui qui meurt dans le péché en subira les conséquences (18,26). Celui qui se convertit, même s’il a commis des crimes, sera sauvé (cf.18,27-28).

Notre responsabilité est personnelle. Voilà le progrès dans la foi, le progrès dans la connaissance de la justice de Dieu qui s’est réalisé en Exil, avec Ézéchiel et d’autres prophètes. Peu importe que des personnes attachées à leur éducation passée jugent que « la conduite du Seigneur n’est pas la bonne ! » (18,25). Ce qui n’est pas bon, en vérité, c’est de se détourner du bien, c’est de choisir le mal, c’est de ne pas croire en la Parole (cf. Matthieu 21,25 ; 21,32).

GARDE-MOI DE JUGER TA CONDUITE, SEIGNEUR ! FAIS-MOI CROIRE EN TA PAROLE.

Seigneur Jésus, les prophètes qui ont annoncé ta venue ont préparé le chemin qui te conduirait à nous révéler le Père comme Miséricorde et justice qui relève et qui sauve. Ils m’invitent à reconnaitre et à démasquer dans ma vie ce qui est obstacle, refus de la Parole de Vie. Que ton Esprit me conduise à me détourner de ma méchanceté pour embrasser cette Parole et à la mettre en pratique.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane