Nous avons été prédestinés

PREMIERE LECTURE

VENDREDI, 28ème SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

« Frères, dans le Christ, nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu, nous avons été prédestinés selon le projet de celui qui réalise tout ce qu’il a décidé, il a voulu que nous vivions à la louange de sa gloire,

nous qui avons d’avance espéré dans le Christ »

Lettre aux Éphésiens 1,11-14.

Nous achevons ici notre méditation sur l’hymne qui ouvre la lettre aux Éphésiens. Beaucoup d’expressions nous interrogent profondément.

Nous sommes devenus le domaine particulier de Dieu ! Nous n’avons aucun mérite. Nous n’avons fait que dire oui à ce qui nous a été donné, révélé. L’initiative vient de Dieu. C’est cela que l’Apôtre appelle prédestination ! Car le projet de Dieu nous précède. Il a toujours été là. Ce projet de Dieu, l’hymne continue en disant qu’il vint de Celui qui réalise tout ce qu’il a décidé. Certains en déduisent que nous ne serions pas libres alors, puisque tout nous précède. Avez-vous le sentiment de ne pas être libre ?

Le mystère est le suivant : Dieu a décidé que nous serions libres, et il agit en tout avec nous de sorte que, sans attenter à notre liberté, il réalise en nous tout ce qu’il veut. Ainsi, nous ressentons pleinement notre liberté, nous savons bien que Dieu n’interfère pas avec. Sinon, il n’y aurait pas de place, en nous, ni pour l’amour, ni pour le péché. Mais en même temps, lorsque nous entrons en communion avec Lui, nous reconnaissons que nous sommes totalement dans sa main !

C’est un mystère. Il n’est pas inexplicable, il est inépuisable ! Le mystère de l’union entre Celui qui est tout, sans qui rien n’existe, rien ne peut durer, et ceux qui sont si petits, si fragiles, et pourtant qui reçoivent et la vie et l’amour venant de Dieu ! Il est tout, sans lui nous ne pouvons être, nous ne sommes rien, mais nous sommes ! Par sa grâce. Je ne peux pas épuiser la méditation sur ce mystère : un rien totalement aimé par celui qui est Tout…

Ainsi nous a-t-il choisis, vous et moi, pour devenir son peuple. Nous le sommes, puisque nous faisons partie de l’Eglise, que nous nous retrouvons, en peuple, pour le louer, le glorifier, écouter sa Parole, nous exhorter à la mettre en pratique, et que nous sommes, aux yeux du monde, ses amis, même imparfaits et pécheurs, et chargés d’annoncer tout ce qu’il a fait, et le salut apporté en Jésus-Christ, à la louange de sa gloire.

Il y a sept milliards six cents millions d’êtres humains sur la terre. 1 milliard 300 millions sont catholiques, 2 milliards 500 millions sont chrétiens, et donc plus de 5 milliards d’êtres humains, deux hommes sur trois, ne connaissent pas Jésus comme Sauveur, même si beaucoup confessent Dieu, sous une forme ou sous une autre. Est-ce de leur faute ? Pour l’immense majorité d’entre eux, bien sûr que non ! Ainsi nous ne pouvons dire qu’une chose : c’est Dieu qui a voulu que nous soyons ceux qui d’avance avaient espéré dans le Christ. Ce n’est pas nous qui l’avons choisi ! Nous sommes chrétiens par sa grâce. Il a choisi de révéler en nous la présence de son Fils (Cf. Galates 1,16) et, avec sa grâce, nous avons dit oui ! Et cela doit nécessairement faire de nous des missionnaires joyeux.

Seigneur, que ma bouche chante ta louange. Tu m’as permis de te connaitre et tu m’as donné la grâce de répondre oui à ton appel. Béni sois-tu pour cette marque d’amour. Fais que je ne la ressente pas comme un privilège, encore moins comme un motif de gloire ou d’orgueil, mais comme une exigence de sainteté et de vie missionnaire : malheur à moi si je n’annonce pas, par toute ma vie, la grandeur de ta gloire et de ton salut.