C’est bien par grâce que vous êtes sauvés

PREMIERE LECTURE

LUNDI, 29ème SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

« Frères, autrefois vous étiez des morts,

 à cause des fautes et des péchés dans

lesquels vous viviez, soumis au cours de

ce monde, soumis au prince du mal »

 

Ephésiens 2,1-10

Dans les chapitres 2 et 3 de la Lettre aux Éphésiens, l’auteur oscillera sans cesse entre le Nous et le Vous. Voyez dans le passage que nous méditons aujourd’hui : « Et vous, vous qui étiez des morts… » (2,1) ; « Et nous aussi, nous étions de ceux-là… » (2,3) ; « Nous qui étions des morts par suite de nos fautes » (2,5) ; « C’est bien par grâce que vous êtes sauvés » (2,5) ; « Avec lui il nous a ressuscités… » (2,6) ; « par sa bonté pour nous » (2,7) ; « C’est bien par grâce que vous êtes sauvés… Cela ne vient pas de vous » (2,8) ; « C’est Dieu qui nous a faits ; il nous a créés dans le Crist Jésus… » (2,10).

Par ces mots, nous sommes préparés à la révélation qui va suivre sur le mystère caché et enfin révélé en Jésus : toute l’humanité est unie en Christ, les Juifs et les païens (le reste de l’humanité) : nous regarderons cela demain.

Je reçois simplement deux leçons de ce texte. La première, c’est que toute l’humanité a besoin de salut : autant vous, les Éphésiens qui étiez « morts par suite des fautes et des péchés… » (2,1), que nous, les Juifs, « qui vivions selon la chair… voués à la colère comme tous les autres » (5,3).

La seconde leçon, c’est que Dieu, « riche en miséricorde » (2,4) nous a donné (à tous, vous et nous) « la vie avec le Christ » (2,5). En effet, Juifs ou païens, « C’est Dieu qui nous a faits, il nous a créés dans le Christ Jésus… » (2,10). Semblables dans la désobéissance et le péché, tous sont sauvés par le même Jésus !

Comme ces paroles de Paul sonnent juste aujourd’hui ! Nous nous disons chrétiens, ce qui veut dire que Dieu nous a délivrés des tendances égoïstes de notre chair. Cela veut dire que nous avons décidé de ne plus être soumis au cours de ce monde, soumis au prince du mal. Nous savons bien que nos forces humaines ne sont pas suffisantes, et c’est pourquoi nous avons recours à la prière et aux sacrements, particulièrement l’Eucharistie et la pénitence. Ne pensons pas, comme certains membres de la première alliance, qu’il suffit d’être des membres pour être sauvés. Nous sommes tous enfermés dans nos histoires de péchés. Tous, nous avons besoin du salut en Jésus, quotidiennement.

Mais voilà que le prince de ce monde n’abandonne jamais son projet. Il veut absolument nous détacher de Jésus. Et comme il est le père du mensonge, il veut nous faire croire que ce qui, aux yeux de Dieu, est mal, serait devenu bien, ou tout du moins inévitable.

Ces jours-ci, on veut nous faire croire – et beaucoup de chrétiens le croient – que l’Eglise doit s’adapter à la société moderne. Quoi ? A quoi dois-je m’adapter ? A la société moderne ou à la Parole de Dieu ? Si c’est la société qui est mon guide de pensée, alors je peux dire au revoir à mon caractère de chrétien, c’est-à-dire de disciple du Christ. Car je ne peux pas avoir deux maîtres à la fois. St Ignace d’Antioche, célébré le 17 octobre, écrivait aux chrétiens de Rome : « N’ayez pas Jésus-Christ sur les lèvres et le monde dans le cœur. »

Seigneur Jésus, tu es venu nous sauver des tendances égoïstes de notre chair, c’est-à-dire de toutes nos passions désordonnées et mortifères. Le monde entier ne peut vivre sans ta miséricorde et ton pardon, tant Juifs que païens, Chrétiens qu’agnostiques. Sans toi, où pouvons-nous aller ? Donne-moi la pureté et conduis-moi à la sainteté avec Marie, Joseph, tous les parents selon ton cœur et tous ceux qui se sont donnés pour le Royaume.