Agir, guérir, sauver, pardonner, c’est enseigner, c’est annoncer la Bonne Nouvelle !

Évangile
4ème dimanche du temps de l’Église – B

« Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth, Es-tu venu pour nous perdre ? Je sais fort bien qui tu es : le Saint, le Saint de Dieu. – Silence ! Sors de cet homme. »

Marc 1, 21-28.

La première intervention publique de Jésus se déroule dans une synagogue, la maison de prière des Juifs, un jour de sabbat, le jour de repos des Juifs. Jésus, comme tout homme juif adulte, a le droit de parler et d’enseigner publiquement dans une synagogue. Jésus était un juif pratiquant. Il se rendait à la synagogue chaque semaine, comme l’attestent les Évangiles. En Marc comme en Luc (cf. Luc 4,16-30), sa vie publique commence dans une synagogue. C’est un signe : Jésus n’est pas venu abolir, ni même changer la religion !

Et dès le premier jour, il enseigne en homme qui a autorité ! Il émane de lui une noblesse, une sagesse, une conviction qui étonnent les membres de l’Assemblée. Ceci est souligné deux fois dans notre texte de ce jour (versets 22 et 27). Chose étonnante, Marc ne nous donne pas le contenu de son enseignement, semble-t-il.

Mais voilà qu’un homme possédé par un esprit impur se met à l’interpeller en criant. Le texte nous dit que l’homme crie, mais ce n’est pas lui qui parle. D’ailleurs, Jésus ne s’adressera pas à l’homme mais à l’esprit impur qui le détient en sa possession. Ses mots sont étranges, car ils dénotent à la fois une grande peur et une connaissance étonnante. Une grande peur. Il sent que la venue de Jésus signale la fin de son pouvoir sur les gens. Il n’a pas d’autorité, voyez-vous, il a du pouvoir ! Ça n’est pas la même chose. L’autorité est reconnue par les gens. Le pouvoir les opprime. L’esprit impur « possède » des gens et les réduit à sa merci. Sa peur, ici, vient de ce qu’il sent que le Christ est plus fort que lui.

L’esprit mauvais a bien senti, en Jésus, la puissance de Dieu. Il cherche à la conjurer en la nommant : « Je sais fort bien qui tu es ». Il espère, en « nommant » Jésus, exercer son pouvoir sur lui. Nommer, c’est se comporter en maître, d’une certaine façon. Au début de la Genèse, l’Adam nomme les animaux (cf. Genèse 2,19-20).

Piètre bataille, de toutes les façons, l’esprit mauvais ne fait pas le poids. Il est expulsé. La venue de Jésus est le signal de la fin du règne de Satan sur le monde. Cette expulsion, cette victoire de Jésus sur le règne de Satan, voilà l’enseignement nouveau « donné avec autorité. Il commande même aux esprits impurs et ils lui obéissent » (1,27). Cela ne ressemble pas à l’enseignement des scribes (cf. 1,22) car cet enseignement est « performant » ! Agir, guérir, sauver, pardonner, c’est enseigner, c’est annoncer la Bonne Nouvelle !

Ceci est bien important pour moi ! N’ai-je pas souvent la tentation de croire que tant que je n’ai pas parlé de Jésus je n’ai rien dit, je n’ai pas évangélisé ? Mais si, lorsque j’aime, j’évangélise. C’est beaucoup plus simple, au fond, et en même temps, c’est tellement plus profond !

Seigneur Jésus, ton enseignement a d’autant plus d’autorité qu’il est «performant ». Tu dis, et le démon est expulsé. Tu viens, et l’être humain est guéri, purifié, pardonné, réconcilié. « Diable » signifie « diviseur ». Toi, tu restaures l’unité, et là où est l’unité entre les êtres humains, là déjà est le Règne de Dieu. Guéris-moi, je veux te voir.

Mgr Emmanuel Lafont