Seigneur, fais-moi comprendre la valeur de l’obéissance

PREMIÈRE LECTURE

SAMEDI, 1ÈRE SEMAINE DE CARÊME

« Aujourd’hui, le Seigneur ton Dieu te commande de mettre en pratique ces commandements et ces décrets. Tu les garderas et observeras de tout ton cœur et de toute ton âme’ »
Deutéronome 26,16-19

Le carême ne nous laisse guère de choix. Il nous demande de devenir obéissants aux commandements et décrets de Dieu. Le Livre du Deutéronome (son nom, en grec, veut dire : « deuxième loi » est constitué majoritairement de longs discours de Moïse. Les Hébreux ont vécu quarante ans dans le désert. Ils vont bientôt passer le Jourdain et entrer dans la terre promise (cf. Josué 3,1-17), sans Moïse, qui leur donne les Lois applicables dans leurs terres.

Ces lois sont le sceau de l’Alliance entre Dieu et son peuple. Lui s’engage à les protéger, pourvu qu’ils s’engagent à respecter ses lois. Ce faisant Moïse peut dire « Lui sera ton Dieu, toi, tu suivras ses chemins… Tu seras son peuple, son domaine particulier » (26,17-18). Dans une Alliance entre égaux (homme – femme, par exemple), les deux adhèrent à des lois communes. Dans une alliance entre un grand (suzerain) et un petit (vassal), c’est le grand qui dicte ses lois en assurant sa protection.

Nous en sommes aujourd’hui au même point. Nous devons à Dieu obéissance, si nous voulons vivre avec Lui.

Certains vont dire – non sans raisons – qu’il est difficile, parfois, de faire la différence entre ce qui est commandement de Dieu et ce qui ne l’est pas, en remarquant dans les règles du Premier Testament, par exemple, celles que Jésus n’a pas gardées. Lesquelles sont encore en vigueur et lesquelles non ?

Il y a deux réponses faciles, même si elles sont exigeantes.

La première consiste à reprendre le résumé de la loi que Jésus nous donne, le double commandement de l’amour de Dieu et du prochain (cf. Matthieu 22,37-40). Si ce que tu dis, ce que tu fais, ce que tu penses est conforme à l’amour – entendu au sens de chercher la volonté de Dieu et le bien de l’autre dans le respect de tout : toi, l’autre, la création et Dieu, alors tu accomplis la loi de Dieu. St Augustin l’a bien résumé : « Aime, et fais ce que tu veux ».

La seconde consiste à obéir à l’Église et à tes supérieurs. La tâche de déclarer et d’expliquer l’Ecriture et donc de définir les lois et les commandements, Jésus l’a confiée à son Eglise, à travers le pape et les évêques : « quoi que tu lies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux p-our lié, et quoi que tu délies sur la terre, ce sera tenu dans les cieux pour délié. » (Matthieu 16,19).

Les évêques ou les supérieurs religieux peuvent se tromper. Si nous leur obéissons – sauf dans le cas où ils iraient contre notre conscience bien formée – nous serons dans l’obéissance à Dieu. Dans le cas contraire, où nous préférons notre sentiment à celui de l’Eglise, hélas, nous n’observons pas la loi de Dieu. Le carême est précisément là pour nous faire revenir à l’obéissance.

SEIGNEUR, FAIS-MOI COMPRENDRE LA VALEUR DE L’OBÉISSANCE !

Seigneur Jésus, faire grandir en chacun de nous un désir plus grand de t’obéir et de faire confiance à ceux que tu as posés comme pasteurs.

Mgr Emmanuel Lafont