L’évangile m’est donné pour faire de moi un croyant en Jésus, le Christ

Évangile

Lundi, 4ème semaine du Carême

« Un fonctionnaire royal, ayant appris que Jésus arrivait de Judée en Galilée, il alla le trouver ; il lui demandait de descendre à Capharnaüm pour guérir son fils qui était mourant. Jésus lui dit : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » Le fonctionnaire royal lui dit : « Seigneur, descends, avant que mon enfant ne meure ! »

Jean 4,42-54.

Avec la guérison du fils du fonctionnaire royal, nous méditons le deuxième des sept « signes » accomplis par Jésus dans la première partie de l’Évangile de Jean (1 – 11) appelé justement « Livre des Signes ». Pour l’évangéliste en effet, les miracles de Jésus sont des « signes », c’est-à-dire qu’ils possèdent une signification qui n’est pas seulement de l’ordre de l’extraordinaire, mais qu’ils révèlent, chacun, une dimension de la Vie apportée par Jésus.

Au cœur de cet épisode se trouve la question de la foi en Jésus et de la relation entre « croire » et « voir » (des signes). Jésus note d’abord qu’il n’a pas été bien considéré à Jérusalem – il semble en effet que pour Jean, la patrie de Jésus n’est autre que Jérusalem. Ensuite, son accueil du fonctionnaire royal peut sembler froid : « Si vous ne voyez pas de signes et de prodiges, vous ne croirez donc pas ! » (4,48). Puis il invite ce père de famille, précisément, à croire sans voir : « Va ton fils est vivant » (4,50).

Le fonctionnaire est une personne attachante : il remue ciel et terre pour sauver son enfant ; il présente sa requête à Jésus, lui demandant de l’accompagner, mais obéit au Maître en repartant tout seul. Il y a là de belles leçons de paternité et d’obéissance, de croissance dans la foi. Il ne sera pas déçu, car s’il a cru sans voir, non pas sur un signe, mais sur une parole (4,51), il recevra notice de la guérison de son fils sans la voir non plus !

Pour clore le tout, la dernière remarque de notre histoire affirme à son tour qu’en apprenant la guérison de son fils, « il crut, lui, et tous les gens de sa maison » (4,53). La pédagogie de Jésus se manifeste dans cette capacité de susciter une croissance dans la foi à partir du désir et de la confiance initiale de la personne. Il ne refuse pas les signes. Il m’invite à une foi plus profonde et tout son désir est de la voir grandir, s’affermir, non plus sur des miracles, mais sur la relation intérieure d’intimité entre lui et moi,

Il est important de croire, de manifester disons au moins une confiance initiale, pour recevoir le signe, mais le signe à son tour donne à la foi une dimension nouvelle ! Nous retrouvons dans l’histoire de l’aveugle né (Jean 9) un chemin semblable de croissance dans la foi, et nous comprenons également toute la pédagogie de cet Évangile étonnant : « Il y a encore beaucoup d’autres signes que Jésus a faits en présence des disciples et qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-là ont été écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et pour qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jean 20,30-31).

L’ÉVANGILE M’EST DONNÉ POUR FAIRE DE MOI UN CROYANT EN JÉSUS, LE CHRIST.

Seigneur Jésus, je te rends grâce pour cette proximité étonnante avec nous, nos souffrances et nos espoirs. J’ai tant de choses à te demander pour des proches, des amis, des peuples aujourd’hui dans la peine, la maladie, l’incompréhension… Je sais que tu leur es infiniment proche et que tout est pour leur bien le plus fort. Je crois et je te remercie pour tous les signes par lesquels tu fais grandir cette pauvre foi que je porte en moi.

Mgr Emmanuel Lafont