Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur !

Évangile des Rameaux

Dimanche des Rameaux – B

« Ils partent, trouvent un petit âne attaché près d’une porte, dehors, dans la rue, et ils le détachent. Des gens qui se trouvaient là leur demandent : ‘Qu’avez-vous à détacher cet ânon ?’ Ils répondent ce que Jésus leur avait dit et on les laissa faire »

Marc 11,1-10.

L’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem et racontée par les quatre Évangiles. Elle constitue un « geste prophétique », c’est-à-dire une prophétie en action et non en paroles, comme beaucoup de prophètes en avaient l’habitude. Le choix d’un ânon (11,2-7) ne doit rien au hasard. Il fait référence à la prophétie messianique de Zacharie, qui avait déclaré : « Exulte de toutes tes forces, fille de Sion ! Pousse des cris de joie, fille de Jérusalem ! Voici ton roi qui vient à toi. Il est juste et victorieux, pauvre et monté sur un âne, un ânon, le petit d’une ânesse » (Zacharie 9,9).

Par ce geste, Jésus dit deux choses. Tout d’abord qu’il est roi, fils de David, comme le reconnaissent d’ailleurs ceux qui l’acclament : « Béni soit le règne qui vient, celui de David notre père, Hosanna au plus haut des cieux ! » (Marc 11,10). Il ne niera pas sa royauté devant Pilate, tout en déclarant aussitôt qu’elle n’est pas de ce monde (Jean 18,36).

L’autre révélation, c’est précisément le choix de l’ânon. L’animal qui accompagne le roi dans la guerre, c’est le cheval. L’ânon est un animal de paix. Zacharie ne s’y est pas trompé, lui qui poursuit : « Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix des nations » (Zacharie 9,10). Jésus se présente donc dans sa ville comme le prince de la paix.

Le geste de Jésus est bien messianique : il se présente comme tel, un roi pacifique, qui est vainqueur de la violence par l’offre de paix. C’est ainsi que la foule le reçoit. Aujourd’hui, c’est devant nous, devant moi, que Jésus se présente comme le Fils de David et prince de la paix. Il m’appelle à le suivre, à rejeter à la mer toutes les armes que je peux posséder, par le cœur, le jugement, la langue, la rancune, le racisme, bref, l’idée fausse que je peux régler des problèmes par la violence ou la force, le forcing. Il n’en est rien.

BÉNI SOIT CELUI QUI VIENT AU NOM DU SEIGNEUR ! JÉSUS, JE T’OUVRE MON CŒUR, REND-LE PACIFIQUE

Seigneur Jésus, tu es venu parmi les hommes pour changer le cours de l’histoire et d’abord le cœur des hommes. Ton humilité, ta paix intérieure ont fait plus pour notre terre, en trois ans, que des millions de discours et de guerres, vengeances et autres malheurs. Viens au secours de cette terre, et que ton Esprit change nos cœurs de pierre en cœurs de chair.

Mgr Emmanuel Lafont