Merci Jésus pour mon baptême – fais moi vivre sa sainteté

PREMIÈRE LECTURE

MESSE DE LA VIGILE PASCALE

« Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle nous aussi, comme le Christ qui, par la toute-puissance du Père, est ressuscité d’entre les morts »

Lettre aux Romains, 6,3b-11.

Après la longue veillée parcourant les étapes de la vie du peuple de Dieu dans l’Ancien Testament, la messe de la Vigile pascale revient sur le sens du baptême chrétien, grâce à l’Apôtre Paul, tel qu’il l’expose dans sa lettre aux Romains.

Baptême vient du grec « baptisma », mot qui signifie plongeon. La traduction littérale du verset 3 serait : « Ensevelis avec lui par le plongeon dans sa mort, de même que le Christ a été relevé d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous devons marcher dans une vie nouvelle ».

Un Père de l’Église commente ce verset en disant, que, par notre baptême, nous mourons symboliquement dans l’eau mortelle mais que le baptême nous accorde la vie nouvelle des enfants de Dieu en vérité.

La mort de Jésus fut bien réelle, et cruelle ;
Par le baptême, nous mourons symboliquement au péché.

La résurrection de Jésus fut bien réelle, et magnifique ;
Par le baptême nous sommes déjà entrés réellement dans la vie nouvelle des enfants de Dieu.

Le symbole du plongeon, du baptême par immersion – accompli de la façon la plus significative par la triple immersion dans l’eau baptismale (Catéchisme de l’Eglise Catholique, n° 1239) – est déjà bien annoncé par le Passage de la mer Rouge (cf. Exode 14,1-31), au cours duquel les Hébreux ont surgi des eaux mortifères où les chars égyptiens furent engloutis. C’est la raison pour laquelle ce récit est essentiel à la liturgie de la Veillée pascale. Ce récit épique annonce à la fois la mort et la Résurrection de Jésus et notre baptême. C’est aussi la raison pour laquelle les adultes sont baptisés normalement au cours de cette Veillée Pascale, car ils surgissent comme créatures nouvelles dans le sillage de la Résurrection de Jésus.

Ainsi, par le sacrement du baptême nous sommes associés symboliquement à la mort de Jésus et réellement aux fruits de cette mort, puisque nous devenons des créatures nouvelles, promises à la résurrection ! Mais cela exige, c’est vrai, de mener nous aussi une vie nouvelle ! nous sommes invités à ne plus être esclaves du péché (6,6) : « pensez que vous êtes morts au péché, mais vivants pour Dieu en Jésus Christ » (6,11).

Et de fait, la vie après le baptême demeure un combat, un rude combat. C’était déjà celui de Paul, comme il l’explique si bien dans le chapitre suivant de sa lettre aux Romains. Lui qui dit ici que nous sommes morts au péché, il affirme l’expérience qui est la sienne « Ce qui est à ma portée, c’est de vouloir le bien, mais pas de l’accomplir. Je ne fais pas le bien que je voudrais, mais je commets le mal que je ne voudrais pas » (Romains 7,18-19).

Jésus nous avait prévenus : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire ! » (Jean 15,5)

MERCI, JÉSUS, POUR MON BAPTÊME – FAIS MOI VIVRE SA SAINTETÉ !

Seigneur Jésus, tu es le premier-né d’une multitude de frères, tu es le premier-né d’entre les morts (Colossiens 1,18), tu m’as fait entrer dans cette vie nouvelle au jour de mon baptême. Ne permets pas que le péché me sépare de toi pour toujours. Viens à mon secours, et donne-moi la joie de chanter avec toi l’Alléluia de Pâques, en dépit de mes faiblesses et de mes chutes.

Mgr Emmanuel Lafont