Ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ (St Jérôme)

Évangile

3ème dimanche de Pâques – B

« Rappelez-vous les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous. Il fallait que s’accomplisse tout ce qui a été dit de moi dans la loi de Moïse, les Prophètes et les Psaumes. »

Luc 24, 35-48.

Au moment où les disciples d’Emmaüs rejoignent les apôtres, au soir de Pâques (24,33), ils racontent ce qui s’est passé sur la route (24,35, cf. 24,13-32). Même Pierre atteste l’avoir vu (24,34). Mais quand il est là, au milieu d’eux, « ils sont saisis de frayeur et de crainte, ils croyaient voir un esprit » (24,37). Ils n’arrivent pas à y croire, une fois encore, et Jésus doit multiplier les gestes afin de se faire reconnaître, simplement. Il les invite à le toucher, il demande quelque chose à manger… (24,39.42). Luc a cette formule étonnante : « Dans leur joie, ils n’osaient pas encore y croire et restaient saisis d’étonnement » (24,41).

Car en effet, la présence de Jésus n’est plus la même. La preuve en est la difficulté avec laquelle les évangélistes racontent les apparitions pascales de Jésus. Il est là, au milieu d’eux, mais il affirme « quand j’étais encore avec vous ! ». Si les disciples ont peiné à reconnaître le Christ vivant, les évangiles peinent à nous le décrire. Leurs maladresses de langage nous obligent peu à peu à reconnaitre que le Christ est ressuscité est là, au milieu de ses disciples, mais ça n’est plus pareil. Présent, mais différent. Vivant mais non pas revenu sur notre terre comme avant. Il est vivant, mais ressuscité, associé désormais au monde de Dieu. Il n’est plus « de ce monde ». Chaque apparition est, si j’ose dire, une descente du ciel car Jésus n’habite plus parmi les hommes…

Les disciples, après Pâques, nous ressemblent. Ils ont besoin de signes, même ténus. Le fait de la Résurrection de Jésus s’est imposé à eux peu à peu. Il a fallu que Jésus prenne l’initiative, répétée, de venir à leur rencontre. Il a surtout fallu que leur regard sur la résurrection change totalement sur les circonstances de sa mort.

La clé pour reconnaitre le Ressuscité, ce sont les Ecritures. Elles donnent les mots, la langue, des signes et des expériences continues de sa Présence céleste au cœur de la vie de l’Eglise, semblables à ces hommes qui « dans leur joie, n’osaient y croire ». Nous avons les Ecritures. Elles nous parlent du Christ, rappelle St Jérôme. Jésus refait ici ce qu’il avait déjà réalisé sur le chemin d’Emmaüs : « « Et partant de Moïse et de tous les prophètes, il leur interpréta, dans toute l’Écriture, ce qui le concernait » (24,27). Les Écritures ont aidé les évangélistes à rédiger leurs textes, et elles nous aident à comprendre le sens de la vie et de la mort de Jésus. Elles nous préparent à le reconnaitre, ressuscité, marchant sur les chemins humains de nos vies. A condition que le Christ lui-même, par son Esprit, nous interprète ce qui le concerne dans le premier Testament !

IGNORER LES ECRITURE, C’EST IGNORER LE CHRIST (ST JÉRÔME)

Seigneur Jésus, l’Esprit Saint a donné à des êtres humains d’écrire, sous son inspiration, la Parole de Dieu que tu es et qui nous parle du Père. Donne à mes frères et sœurs catholiques un goût si fort de la Parole qu’ils en reçoivent une plus grande intimité avec toi et une audace plus profonde pour te faire connaître autour d’eux.

Mgr Emmanuel Lafont