Que ton Esprit Seigneur, ouvre mon coeur à ta Parole

PREMIERE LECTURE

LUNDI DE LA SIXIEME SEMAINE DE PÂQUES

« Il y avait parmi elles une certaine Lydia, une commerçante en tissus de pourpre, qui adorait le vrai Dieu. Elle nous écoutait, car le Seigneur lui avait ouvert l’esprit »
Actes des Apôtres 16,11-15.

Au cours de ce second voyage missionnaire (cf. Actes 15,36 – 18,22) Paul pénètre donc en Europe par la Macédoine, et s’arrête tout d’abord dans la grande ville de Philippes. Comme à leur habitude, comme leur maître Jésus (cf. Luc 4,16-30), les apôtres commencent à évangéliser les Juifs de cette ville. N’y avait-il pas de synagogue juive dans cette cité ? Ils se retrouvent près d’un cours d’eau, où se trouvent quelques femmes.

La description de Lydia, est remarquable. Elle n’est pas juive, mais elle adore le vrai Dieu. Elle se laissait conduire, déjà par la recherche de la vérité dont elle ressentait intérieurement le besoin. C’est essentiel, car Dieu respecte tellement la liberté humaine qu’il ne peut pas se faire reconnaître de quelqu’un en qui le désir de connaître n’existe pas. Contrairement à nous, chrétiens, les Juifs ne se sentent pas missionnés pour convertir le monde au judaïsme. Ils acceptent cependant que ceux qui le désirent se joignent à eux d’une certaine manière. Ils les appellent les « craignant-Dieu » ou les « prosélytes ». Lydie faisait partie de ces gens-là. Certains hommes peuvent même être admis à la circoncision, mais sous des conditions très strictes.

Le mouvement de Lydie vers le Seigneur venait déjà de Dieu. Elle y était consentante. « Le Seigneur lui ouvrit l’esprit » (16,14), dit le texte, pour qu’elle s’attache aux paroles de Paul. Qu’est-ce à dire ? Tout est œuvre de Dieu, la parole de Paul et l’accueil que lui fait Lydie. Paul peut toujours parler, si le cœur n’est pas ouvert, rien n’y pénétrera. Au moment où Dieu agit en Paul pour qu’il proclame la vérité, il agit dans le cœur de Lydie pour qu’elle accueille cette vérité ! Tout cela, c’est l’œuvre de l’Esprit de Dieu !

Combien de fois vais-je à la messe et j’en ressors sans même me souvenir de l’Evangile qui a été lu, ou du commentaire que le prêtre ou le diacre en ont fait ? Je n’avais pas laissé Dieu ouvrir mon cœur. Je n’avais pas consenti, en fait, à l’Esprit qui pouvait ouvrir ce cœur à la Parole !

On remarque une autre chose dans ce texte : depuis le verset l’auteur s’implique personnellement. Il ne dit plus « Paul avait gagné le large » (16,11) mais « Avec Paul, de Troas nous avons gagné le large ». Il existe trois « sections nous » dans le livre des Actes : 16,10-17 ; 20,5-15 ; 21,1-18 et 27,1 – 28,16). On ne sait pas trop si Luc faisait partie de ces voyages, s’il avait un journal de voyage, s’il a repris le cahier d’un autre… Mais cela manifeste tout de même une grande familiarité, une véritable complicité entre Paul et l’auteur du livre des Actes, saint Luc.

QUE TON ESPRIT, SEIGNEUR, OUVRE MON CŒUR À TA PAROLE !

Seigneur Jésus, donne-moi de consentir à la présence de l’Esprit qui est dans mon cœur, pour que je m’attache à Tes paroles et à Toi du plus profond de mon être. Quand je parle de Toi, que je fasse à l’Esprit la place qui lui revient pour toucher le cœur de ceux à qui je parle. Fais grandir en moi le désir de toujours Te parler de la personne , dans la prière, avant de lui parler de Toi !

Mgr Emmanuel Lafont