Jésus prie pour que je reste uni, filialement à Dieu son Père

ÉVANGILE

7ÈME DIMANCHE DE PÂQUES

« Père Saint, garde-les unis dans ton nom, le nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un, comme nous-mêmes.
Quand j’étais avec eux, je les gardais unis dans ton nom, Le nom que tu m’as donné »

Jean 17, 11-19

Après avoir terminé son dernier entretien avec ses disciples, Jésus se met en prière. Tout le chapitre 17 lui est consacré, avant que, au chapitre 18, Jésus ne commence sa Passion. Il n’y a sans doute pas de prière plus importante que celle-là, dans l’Évangile. Elle résume tout ce que Jésus a dans le cœur. Nous allons méditer cette prière pendant les quatre prochains jours, et notre texte d’aujourd’hui reviendra mardi prochain.

Jésus prie pour nous ! Mais de quoi donc pouvons-nous avoir peur ? Nous sommes dans la prière du Fils de Dieu. Au moment même où il remet sa vie, il n’est pas tourné vers lui-même, au contraire, c’est à nous qu’il pense et pour nous qu’il intercède auprès du Père. Qui nous a donc valu un tel Médiateur ?

Dans la partie de la prière que nous méditions en ce jour, Jésus commence par confier ses disciples à son Père : « Garde mes disciples unis dans ton nom ! » (17,11). Je vois d’abord Jésus demander à son Père de prendre le relais ! En effet, tant qu’il est – qu’il était – avec eux, il les a gardés. Maintenant, puisqu’il s’en va, il demande à son Père d’assurer la communion, c’est « unité dans le nom ». Jésus ne veut en aucun cas que les disciples subissent le contre-coup de son départ.

Les expressions « dans ton nom » et « le nom que tu m’as donné » reviennent l’une et l’autre à deux reprises. Souvent, dans l’Écriture, le terme « nom » tient la place de la personne elle-même. On le voit dans le Notre Père : « Que ton nom soit sanctifié » signifie « Que tu sois sanctifié, reconnu, proclamé… » Je comprends donc ici ces expressions comme une manière d’exprimer l’unité profonde, ineffable, entre Jésus et son Père d’une part, et d’autre part comme l’expression que, grâce à Jésus, les disciples ont pénétré dans cette unité, cette intimité, cette unité intime entre Dieu et eux, par Jésus. Lui, le Fils par nature a introduit ses amis dans une filiation d’adoption entre eux et le Père.

JÉSUS PRIE POUR QUE JE RESTE UNI, FILIALEMENT, À DIEU SON PÈRE !

Ce que je viens de comprendre se trouve confirmé par les mots de Jésus, en termes plus clairs, pourrait-on dire : « Qu’ils soient un, comme nous-mêmes » (17,11.21.23), dit-il à Dieu son Père. L’unité, c’est le signe le plus fort, le plus vrai que nous sommes animés par l’Esprit de Dieu. Il est l’Esprit de l’unité. Il n’est jamais là, l’Esprit de Dieu, là où se trouve la désunion, le mépris, le refus, le rejet. Être un, c’est ressembler à Dieu : « comme nous-mêmes » commente Jésus dans sa prière. Jésus prie pour l’unité entre nous, parce qu’il sait bien qu’elle est difficile, mais il sait aussi que de notre unité dépend le succès de notre mission.

Seigneur Jésus, je te remercie de ta prière pour moi, pour nous, pour tous les êtres humains et particulièrement pour tes disciples. Je crois profondément que ta prière a déjà porté du fruit dans le mouvement œcuménique actuel où tant de chrétiens désirent, sincèrement, vivre dans l’unité les uns avec les autres. Fais de mon Eglise, catholique, le fer de lance de tous les efforts pour rassembler tous les chrétiens dans cette unité que tu désires tellement.

Mgr Emmanuel Lafont