Sainte Marie, Mère de Dieu, prie pour nous pauvres pécheurs

PREMIERE LECTURE

FÊTE DE MARIE, MERE DE L’ÉGLISE
Lundi de Pentecôte

« ‘Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : Celle-ci te meurtrira la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon’. L’homme appela sa femme Ève (c’est-à-dire : la vivante), parce qu’elle fut la mère de tous les vivants »

Genèse 3,9-15.20.

La fête de Sainte Marie Mère de l’Eglise a été instituée par le pape François pour prendre place le lundi de Pentecôte. Voilà une indication claire pour nous les croyants qui aimons notre Dame du lien particulier qui unit Marie et la Sainte Eglise de Dieu. Mère du Christ, elle est mère de son corps physique, mais aussi de son corps mystique, de son corps qui est l’Eglise. Elle en est à la fois la fille, le modèle et la mère. Nous sommes au niveau des symboles (ce qui rassemble, sens du mot symbolos en grec).

Le récit de la Genèse parle du péché de nos premiers parents. Tentés par le serpent, ils ont voulu se passer de la loi de Dieu et ils ont perdu leur innocence et la paix qui régnait entre eux, avec la création et avec le Créateur. Mais Dieu ne pouvait pas renoncer à offrir le bonheur aux êtres humains, créés à son image et à sa ressemblance. C’est pourquoi il offre cette annonce prophétique : « Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance » (3,15). L’Église ne pouvait pas ne pas reconnaître en filigrane de cette annonce la présence de Marie à l’origine de l’incarnation de Jésus.

Marie a accueilli le Verbe au nom de l’humanité et pour l’humanité. Marie, nouvelle Ève, accomplit la prophétie du livre de la Genèse en écrasant la tête du serpent par sa foi (cf. Genèse 3,15). Le texte, mystérieux comme tout le début du livre de la Genèse, parle de l’hostilité entre le serpent et la femme, entre sa descendance et la descendance de la femme. La communauté chrétienne y a vu, naturellement, une prophétie concernant Jésus, dont Marie est la mère. Toute la descendance est incluse dans sa maternité, comme en témoigne le don mutuel opéré par Jésus entre Jean et Marie, du haut de sa croix (cf. Jean 19,25-27).

Elle est aussi la femme de l’Apocalypse qui enfante une nouvelle humanité (cf. Apocalypse 12). La Constitution pastorale sur l’Église dans le monde de ce temps « Gaudium et spes » enseigne que « par son Incarnation, le Fils de Dieu s’est en quelque sorte uni lui-même à tout homme » (n°22, 2). Par conséquent, la Vierge Marie est devenue aussi mère de cette humanité ce qui peut expliquer en partie la dévotion des croyants des religions non chrétiennes qui se rendent en pèlerinage dans les sanctuaires mariaux comme Lourdes ou Notre-Dame de la Garde à Marseille.

Au Cénacle, Marie était réunie en prière avec les apôtres dans l’attente de l’Esprit Saint. La préface de la messe de « Marie, Mère de l’Église » nous révèle le sens de sa maternité spirituelle : « Quand les apôtres attendaient l’Esprit qui leur était promis, elle a joint sa supplication à celle des disciples, devenant ainsi le modèle de l’Église en prière. » Marie nous apprend à prier.

SAINTE MARIE, MÈRE DE DIEU, PRIE POUR NOUS PAUVRES PÉCHEURS !

Seigneur Jésus, tu nous as tout donné en venant demeurer parmi nous grâce à ton incarnation dans le sein de Marie. Tu nous la donne comme Mère très douce et Mère de ton Corps qui est l’Eglise. Par sa foi, elle a vaincu le mal et Satan l’auteur du mal. Par son Amour elle ne cesse de protéger l’Eglise et chacun de nous. Pour elle, béni sois-tu. Apprends-nous à suivre son exemple, à prier avec elle et à lui donner notre cœur dans le même élan que nous voulons te le donner. Soyez le Roi et la Reine de nos cœurs.

Mgr Emmanuel Lafont, évêque émérite