“Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé…”

Une équipe professionnelle ou sportive qui vit l’unité est une équipe extrêmement difficile à battre –même si elle n’a pas de grandes vedettes. Elle est forte, et elle attire. On a envie d’être membre de cette équipe ou de la supporter.

Un couple uni est un couple qui rayonne bien au-delà de la sphère familiale. Une famille qui vit l’unité, quelle merveille ! Comme il fait bon vivre de s’y retrouver.

Une paroisse qui vit l’unité, c’est-à-dire où les fidèles entre eux, les prêtres entre eux, les prêtres et les laïcs sont en communion est une paroisse qui va croître rapidement en nombre et en sainteté. Même chose pour le diocèse tout entier et pour l’Eglise universelle.

A l’inverse, la division entretenue et proclamée est signe du diable dont le nom d’origine grecque signifie : le Diviseur. Il détruit les familles, les associations sportives, culturelles artistiques ou politiques. Il détruit les paroisses, il démolit les diocèses en divisant. Il centre les personnes sur elles-mêmes, sur leur orgueil, sur leurs désirs, leurs besoins. Les croyants ne doivent absolument pas l’écouter. Il suscite la méfiance pour ceux qui sont différents de nous, il suscite le mépris, le non pardon, l’absence de miséricorde, en un mot le refus d’accueillir l’autre, de l’aimer.

Quelle responsabilité pour les croyants !!!

Il s’agit d’être UN pour que le monde croie que Jésus est bien l’Envoyé du Père des cieux. L’unité est signe d’un amour accompli car, effectivement, le but ultime de l’amour est de rapprocher des êtres différents et de faire en sorte qu’ils deviennent un, qu’ils soient en communion. Or l’Eglise prêche la communion éternelle ; c’est pour cela que l’unité fait signe. Elle est démonstration éclatante de la vérité du message de Jésus. Le monde ne croira qu’à condition de voir déjà réalisé sur Terre cette unité fruit de la relation d’amour entre Dieu et les hommes et ces derniers entre eux. Les incroyants croiront alors au message proclamé par les croyants.

Si nous ne désirons pas réaliser cette unité dans la paroisse, dans le diocèse mais aussi avec nos frères chrétiens séparés nous demeurons étrangers à la volonté de Jésus. Notre proclamation de l’Evangile sonne faux car elle est démentie par la division qui règne autour de nous.

Autrement dit, ne pas s’ouvrir à l’autre, au frère, ne pas chercher l’unité avec lui, ne pas lui pardonner est un crime contre les incroyants. Ils sont ainsi éloignés du Christ à cause des croyants qui s’étripent ou se méprisent. Elle est aussi un crime contre les petits, c’est-à-dire, ceux qui sont faibles dans la foi et qui à cause de nos contre-témoignages s’éloignent du Christ et de son Eglise.

+ Alain Ransay, évêque de Cayenne