Le pharisien et le publicain

Jésus décrit une situation qui se passe au Temple de Jérusalem

Deux personnes font leur prière, l’une est un pharisien, l’autre un publicain. Le Premier convoque Dieu pour être admiré de lui ; en gros il lui dit : « regarde Seigneur comme je suis beau spirituellement et comme est laid mon voisin le publicain ». Il plastronne, il se glorifie.


Le second n’ose même pas s’approcher du sanctuaire ni lever les yeux vers Dieu, il se sait pauvre pécheur et implore sa miséricorde.

Le premier, finalement, dit à Dieu qu’il est déjà juste et qu’il n’a donc pas besoin de lui pour s’améliorer, le second se reconnaît couvert de boue et demande à Dieu de le laver aux grandes eaux de sa miséricorde. Dieu, nous dit Jésus, ne peut sauver que le second ; il ne peut rien pour le premier.

Finalement cette parabole nous montre qu’il ne suffit pas de sortir de nos péchés et d’avoir une vie droite et digne de l’Évangile, il faut se méfier d’un virus extrêmement redoutable qui est l’orgueil spirituel car alors nous serions sortis de la cendre pour tomber dans le feu (ou tombés de Charybde en Scylla) pour ceux qui ne connaissent pas ce proverbe créole.

Jésus conclut en disant : « qui s’élève sera abaissé et qui s’abaisse sera élevé ».

Lui Jésus qui est « le Saint de Dieu » en qui nul péché n’a pu résider a vécu avec la plus grande humilité. Il a dit que son élévation serait la croix : « De même que Moïse a élevé le serpent d’airain dans le désert, de même faut-il que le Fils de l’homme soit élevé afin que quiconque croit reçoive par lui la vie éternelle ». Le Fils de Dieu a eu comme adresse de naissance, une étable d’animaux et comme dernier domicile terrestre : « la croix ». Il s’est abaissé ; « c’est pourquoi, nous dit saint Paul , Dieu l’a élevé afin qu’à son nom tout genou fléchisse et que toute langue proclame que Jésus est Seigneur ».

Voici l’exemple qu’il nous a donné.  Lui de condition divine s’est abaissé au-delà de ce qui est concevable. Et pour notre part, nous élèverions nous ?

Que traduit le fait de s’élever ?

En réalité, lorsque l’on s’élève à la manière du Pharisien, c’est que l’on est devenu son propre dieu ; on a évacué le vrai Dieu et notre égo est devenu notre idole car il aura pris la  place qui revient à Dieu et à Dieu seul.

Lorsqu’en Politique, quelqu’un se croit indispensable, cela se voit comme le nez au milieu du visage, mais dans le domaine religieux, c’est parfois plus difficile car c’est en prétendant servir Dieu parfaitement que l’on s’écarte le  plus de lui. Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi.

L’orgueil spirituel se revêt des vêtements de la sainteté, mais c’est le loup sous les habits de la grand mère du petit chaperon rouge. L’orgueil est le péché de Satan, et de l’Anti-Christ. Il se prétend juste et n’ayant aucun compte à rendre à personne. L’humilité est la Vertu du Christ . Celui-ci ne renvoie pas à lui-même mais à son Père, il prend la dernière place et donne tout ce qu’il a au Père et à ses frères.

+ Alain Ransay, évêque de la Guyane