“L’un sera pris, l’autre laissé.”

Bien-aimés frères et sœurs, si l’année civile commence le 1er janvier et que l’année scolaire débute le 1er septembre, l’année liturgique démarre avec le 1er dimanche de l’Avent – et nous y sommes. C’est pour cela que je vous souhaite une bonne année liturgique A. Il y a en effet 3 années : A, B et C. Elles sont marquées par la prédominance d’un évangile, cette année sera celle de Saint Matthieu, les 2 suivantes seront dominées, respectivement, par Saint Marc et Saint Luc. Quant à l’évangile selon Saint Jean, il n’est pas oublié, il sera abondamment lu pendant les dimanches de Carême de cette année A, par exemple.

Nous commençons donc cette nouvelle année avec le temps de l’Avent. Dans la Rome antique, à l’époque de Jésus, l’Avent (adventus) était un accueil pompeux organisé par les habitants d’une localité pour recevoir dignement une haute personnalité (comme l’Empereur ou un de ses familiers) qui leur faisait l’honneur de sa visite.

Les chrétiens ont dès lors appelé advent ce temps préparatoire qui précède Noël. L’Avent est donc le temps des préparations pour recevoir dignement celui qui nous fait l’honneur de venir chez nous les hommes, à savoir Jésus le Christ, le Fils de Dieu.

Dans l’évangile de ce premier dimanche de l’Advent, il est question d’être prêt pour la seconde venue du Seigneur Jésus quand il reviendra.

Jésus affirme que sur 2 personnes qui font exactement la même chose, l’une sera prise et l’autre laissée car l’une sera jugée prête et l’autre non.

Comment distinguer la personne qui est prête de celle qui ne l’est pas ?

Ce n’est pas en notre pouvoir de le faire ; car on comprend ici que ce discernement va, au-delà des apparences extérieures.

En fait, c’est au niveau du cœur que cela se joue ; il y a des cœurs qui appartiennent au Christ et demeurent dans le Christ et d’autres non.

Au dernier jour, ce n’est donc pas l’endroit géographique où nous nous trouvons qui fera la différence, même si nous sommes dans la sacristie voire derrière l’autel, il n’est pas dit que nous ne serons pas laissés de côté. Ce qui fera la différence, c’est notre cœur : est-il à Dieu ou pas ? Sommes-nous entrés à la suite du Christ sur son chemin d’amour et de service ou pas ? Le temps de l’Avent nous est donné pour que nous nous préparions non seulement à célébrer la première venue du Christ, mais aussi sa seconde et dernière (venue). Cela consiste à faire en sorte que nos cœurs soient prêts par le moyen de la Confession, de la prière, de la lecture de la Parole de Dieu, du jeûne, de l’Eucharistie et par la pratique d’une charité active.

Prions pour que ce jour-là, qui sera notre dernier jour, nous soyons prêts et que notre cœur appartienne vraiment au Christ.

Bon temps de l’Avent et bonne et sainte année liturgique à tous !

+ Alain Ransay, évêque de la Guyane