“Es-tu celui qui doit venir ?”

La question de Jean-Baptiste « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre ? » pourrait sans doute se reformuler de la manière suivante : « Jésus es-tu la personne envoyé par Dieu pour nous apporter le bonheur ? »

Jésus accueille la question. Après tout elle est légitime : comme Jean-Baptiste, tout le monde veut savoir qui pourra lui apporter le bonheur. Jésus ne dit pas : « oui c’est bien moi la réponse à votre attente de bonheur ». Il rend la vue à des aveugles, l’ouïe à des sourds, la parole à des muets, fait marcher des paralytiques, ressuscite des morts, etc. Il montre qu’il est celui qui délivre l’homme du mal sous toutes ses formes. Ce sont là des signes annoncés par le prophète Isaïe (Cf première lecture de ce 3e dimanche de l’Avent), signes qui accréditent Jésus comme étant vraiment le Messie sauveur.

Jésus nous délivre donc de tous les maux qui peuvent nous affecter, mais remarquons que pour être heureux, il ne suffit pas de ne pas être dans la souffrance. Il y a, en effet, des gens qui ont « tout » (un bon conjoint, de bons enfants, qui sont à l’aise sur le plan matériel, qui sont reconnus par les autres, etc…) et qui, cependant, font l’expérience d’un vide intérieur profond et sont très malheureux.

Heureusement, Jésus ne s’est pas contenté de nous délivrer du mal, il nous donne notre Bien, celui qui peut nous combler pleinement : et c’est sa personne. Il se donne comme le pain de vie. Le vrai pain qui descend du Ciel qui sature notre désir et qui fait qu’il n’y a plus rien à désirer de plus et que nous sommes parfaitement comblés. Ce que Jésus nous propose c’est, par lui, une communion d’amour avec son Père dans l’Esprit-Saint et avec tous les hommes de tous les temps. Il y a tellement plus de joie à donner qu’à recevoir.

Par ailleurs beaucoup de personnes qui ont fait une expérience de mort imminente disent qu’ils ont fait l’expérience d’un paradis d’amour ; ils se sont sentis tellement aimé par Dieu et par tous les êtres du Ciel qu’ils ne voulaient pas revenir à leur vie terrestre.

Tout ce que dit Jésus est cohérent avec notre expérience personnelle et avec ceux qui ont côtoyé les frontières de l’au-delà. Tout ce que dit Jésus est corroboré par les signes messianiques qui n’ont jamais cessé tout au long de l’histoire du christianisme.

Alors, réjouissez-vous (gaudete) car, aujourd’hui encore, les aveugles voient, les sourds entendent, les boiteux marchent et les pauvres sont évangélisés.

+ Mgr Alain Ransay, évêque de la Guyane