“Le baptême nous fait entrer dans la famille de Dieu.”

« Moi, je baptise dans l’eau ; celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et reposer, c’est lui qui baptise dans l’Esprit-Saint. »

Quand on dit que « le sang parle », on signifie par-là que l’on reconnaît en quelqu’un des traits communs avec des membres de sa famille. Cependant, une déclinaison récente de la biologie va préciser les choses dans ce domaine de façon presque irréfutable ; c’est la génétique. Ainsi, c’est un test ADN qui va révéler que Mazarine Pingault était bien la fille naturelle de François Mitterrand, ancien président de la République…

Maintenant quand on n’a pas de corps, quel élément va prouver que l’on appartient à la même famille ?

Dans la Trinité, le Père et le Fils sont de la même famille parce qu’ils ont un Esprit commun ; l’Esprit-Saint. Les anges entrent dans cette famille en accueillant l’Esprit-Saint. Les démons n’y participent pas car ils ne l’ont pas accueilli.

Quand le Père envoie son Fils sur la Terre et qu’il devient le Fils de Marie, il devient membre de la famille humaine car il partage un ADN commun avec nous ; nous partageons un « même sang » avec lui. En effet, d’après les généticiens, nous provenons tous d’un même couple humain.

Que fait Jésus ? Il baptise dans l’Esprit Saint.

Jésus ne se contente pas d’être membre de la famille humaine, il veut, en retour, nous faire entrer dans la famille divine en nous partageant l’Esprit qu’il a en commun avec le Père.

Ainsi le baptême que Jésus prodigue, c’est le sien. C’est le baptême du sang vécu à la Croix : il n’y a qu’un seul baptême, celui du Christ (plongé dans les eaux de la mort) auquel nous participons tous.

Dans ce baptême, il y a effusion de sang et effusion d’Esprit Saint (au moment de sa mort, « il remit l’Esprit ») de sorte que nous soyions membres de la famille du Christ, c’est-à-dire de Dieu. Après être descendu dans notre mort et l’avoir neutralisée, il remonte avec son corps dans la Sainte Trinité pour que l’homme y soit à l’aise. Et l’Esprit-Saint est, à la fois, celui qui a associé Jésus à l’humanité et celui qui associe l’humanité à Dieu.

Notre baptême n’est pas un « baptême de conversion », mais il suppose que nous marchions dans un esprit de repentance et de conversion permanente, car il nous conduit vers un sommet : la Trinité. Ainsi, pour correspondre à ce que nous sommes (des fils et des filles de Dieu dans le Christ), il nous faut marcher, comme Jésus, dans l’humilité, la vérité et l’amour.

+ Mgr Alain Ransay, évêque de la Guyane