Prière du Regina Coeli: «Et nous, voulons-nous aimer Jésus ?»

En ce troisième dimanche de Pâques, le Pape François est revenu sur l’Évangile de Saint Jean où Jésus se manifeste aux disciples sur le bord de la mer de Tibériade et demande à Simon-Pierre s’il l’aime. Le Pape a souligné l’enthousiasme de Pierre à voiloir suivre le Christ par amour.

En commentant l’Évangile du jour où Jésus est accompagné de ses disciples sur les bords du lac de Tibériade, le Pape François est revenu en particulier sur l’attitude de Simon-Pierre, protagoniste de ce passage relaté par Saint-Jean. «Tout commence lorsqu’il dit aux autres disciples « Je m’en vais à la pêche » » a rappelé le Pape. «Rien d’étrange, il était pêcheur, mais il avait abandonné cette profession depuis qu’il avait laissé ses filets sur la rive de ce même lac pour suivre Jésus. Et maintenant, alors que le Ressuscité attend, Pierre, peut-être un peu découragé, propose aux autres de retourner à sa vie antérieure».

Ils partirent et montèrent dans la barque ; or, cette nuit-là, ils ne prirent rien, relate l’Évangile. «Il peut aussi nous arriver, par fatigue, par déception, peut-être par paresse, d’oublier le Seigneur et de négliger les grands choix que nous avons faits, de nous contenter d’autre chose» a souligné François rappelant par exemple que «nous oublions la prière, nous laissant prendre par nos propres besoins ; nous négligeons la charité, avec l’excuse des urgences quotidiennes». Ce faisant, a t-il poursuivi, «nous nous retrouvons déçus : avec des filets vides, comme Pierre».

Trouver le courage de recommencer

Jésus revient à nouveau sur la rive du lac où il avait choisi Pierre, André, Jacques et Jean et parle avec tendresse à ses disciples, les invitant à jeter à nouveau leurs filets, avec courage. Cette fois-ci les filets regorgent de poissons. «Frères, sœurs, lorsque nos filets sont vides dans la vie, ce n’est pas le moment de s’apitoyer sur notre sort, de s’amuser, de revenir à de vieux passe-temps, a expliqué le Pape, mais c’est le moment de recommencer avec Jésus, de trouver le courage de recommencer, de se mettre en route avec lui».

Quand Simon-Pierre entend de la bouche de Jean que «c’est le Seigneur», il passe un vêtement et se jette à l’eau. Il a besoin «de ce choc» a rappelé François. En nageant vers Jésus, Simon-Pierre effectue «un geste d’amour, car l’amour va au-delà de l’utile, du commode et de ce qui est dû ; l’amour suscite l’étonnement, inspire des élans créatifs et libres».

Jésus veut que nos cœurs se lèvent aussi

«Aujourd’hui nous sommes invités à un nouvel élan, à plonger dans le bien sans avoir peur de perdre quelque chose, sans trop calculer, sans attendre que les autres commencent» a poursuivi le Souverain pontife. Pour aller vers Jésus, il faut en effet se décharger. Et le Pape de demander: «suis-je capable d’un élan de générosité, ou est-ce que je freine l’élan de mon cœur et me ferme par habitude, par peur ?»

A travers cette page d’Évangile, le Seigneur nous pose aussi cette question: m’aimes-tu? «Parce qu’à Pâques, Jésus veut que nos cœurs se lèvent aussi ; parce que la foi n’est pas une question de connaissance, mais d’amour» a précisé François. Alors que Pierre a cessé de pêcher pour toujours et s’est consacré au service de Dieu et de ses frères et sœurs, au point de donner sa vie ici, où nous sommes maintenant, une seule question demeure: Et nous, voulons-nous aimer Jésus ?

Olivier Bonnel-Cité du Vatican