Je mettrai en vous mon Esprit

« Je montrerai la sainteté de mon grand nom,

qui a été profané dans les nations, mon nom

 que vous avez profané au milieu d’elles. Les

nations apprendront que je suis le Seigneur »

Ezéchiel 36,23-28.

 

Après avoir annoncé la catastrophe, et après avoir aidé le peuple à faire son examen de conscience, le prophète Ezéchiel a finalement annoncé le pardon de Dieu et le retour d’exil vers la terre que le Seigneur avait donnée aux ancêtres du peuple Juif. Ce faisant, le prophète souligne d’abord la bonté de Dieu qui, lorsqu’il corrige, le fait dans le but de guérir et de sauver ! Dieu ne permet pas le mal pour faire mourir le pécheur, ni même la nation pécheresse, mais pour qu’ils se convertissent et qu’ils vivent. Le prophète nous invite à comprendre que toutes les épreuves sont purificatrices et sanctificatrices.

 

Mais l’oracle d’Ezéchiel comporte deux autres leçons. Tout d’abord il souligne la gratuité du pardon de Dieu : ce qu’il va faire en allant prendre son peuple dans toutes les nations pour le ramener chez lui, il ne le fait pas à cause des mérites du peuple, mais seulement en vertu de sa bonté et de sa sainteté. Il nous rappelle que nous n’avons rien mérité : ni la vie ni le pardon : tout est don de la grâce, de l’amour de Dieu, de sa tendresse pour tout ce qu’il a fait, et particulièrement pour nous, les êtres humains.

 

Ezéchiel souligne encore autre chose : l’œuvre de Dieu révèle sa sainteté, et pas seulement pour les croyants qu’il sauve, mais pour tous, pour toutes les nations : « Les nations apprendront que je suis le Seigneur quand le me montrerai saint à leurs yeux, quand je manifesterai ma miséricorde sur vous ! » l’œuvre de Dieu est missionnaire : elle le rend présent devant le monde entier.

 

Ne vivons-nous pas quelque chose de cela ? Alors que nous, l’Eglise, nous sommes là mais pleins de nos péchés, de notre suffisance parfois, des scandales qui manifestent notre faiblesse, Dieu, sans cesse, manifeste sa sainteté à travers les saints – je pense à Mère Teresa, à Jean-Paul II, à Chiara Lucie Badano, à des milliers d’autres et notamment aux martyrs – et à travers des hommes comme le pape François aujourd’hui. Ce n’est pas à cause de nos mérites, mais en vertu de sa sainteté que le Seigneur agit ainsi.

 

Seigneur Jésus, tandis que nous ne valons pas mieux que nos pères dans la foi, ce peuple juif que Notre Dieu avait laissé entrainer en exil à cause de son infidélité à l’Alliance, tu ne cesses jamais de révéler la sainteté du Nom de ton Père à travers les saints que tu suscites au milieu de nous, et parfois même hors de l’Eglise ! Béni sois-tu. Aide nous à t’offrir les épreuves qui nous corrigent et nous sanctifient, et à glorifier votre Nom, Trinité Sainte, qui se déploie dans notre faiblesse.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane