Tout disciple instruit du Royaume des cieux…

« Le Royaume des cieux est encore 

comparable à un filet qu’on jette

dans la mer et qui ramène

toutes sortes de poissons. »

 

Matthieu 13, 47-53

 

Cette parabole revêt une importance primordiale pour comprendre et accepter notre Eglise telle qu’elle est. Nous sommes un peuple de pécheurs. En chacun de nous se trouvent des faiblesses que le Seigneur veut guérir pour nous purifier du mal. Si nous ne nous laissons pas faire pendant notre vie sur la terre, nous serons rejetés à la fin. L’avertissement vaut pour tous, mais d’abord pour moi-même qui lis ce texte aujourd’hui.

 

Notre Eglise est un peuple de pécheurs. Il y a, au milieu de nous, des pécheurs qui ne veulent pas suivre les commandements de Jésus. Parfois c’est moi, parfois c’est toi. Je rêve d’une Eglise de saints, ça n’est pas le cas. Je rêve d’expulser les pécheurs. Je n’en suis pas chargé. Cela revient à Dieu, une fois que le filet sera tiré sur le rivage, à la fin des temps. Je dois accepter, comme je m’accepte moi-même avec mes faiblesses, de ne pas vivre qu’au milieu de saints.

 

Nous sommes tentés de vouloir une Eglise où il n’y aurait que des purs. J’en serai moi-même exclu, alors ! Nous sommes parfois aussi tentés de ne pas aider ceux d’entre nous qui sont dans le mal. La correction fraternelle est importante, même si elle exige de nous une grande humilité et une grande sainteté. Jésus nous en donne la clé en Matthieu 18, 15-17.

 

Seigneur Jésus, apprends-moi à aimer l’Eglise et mes frères et sœurs comme tu les aimes. Que je prenne ton avertissement pour moi d’abord, avant de le rejeter sur d’autres. Que l’effort de ceux qui cherchent à te plaire soit pour moi un encouragement à rejeter le mal de sorte que, lorsque le filet sera sur le rivage, tu me prennes avec toi.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne