Qui regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu

EVANGILE

MERCREDI, 26ème SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE

 

« Laisse les morts enterrer leurs morts.

Toi, pars et annonce le royaume de Dieu ! »

Luc 9, 57-62.

Dans l’Evangile de Luc, Le chemin de Jésus vers Jérusalem prend beaucoup d’espace : il va de Luc 9, 51 à 19,28. Pratiquement 10 chapitres. Évidemment tout ce passe alors dans une certaine urgence, puisque le Maître marche vers sa mort, il ne faut jamais perdre cela de vue. Dans le court texte que nous méditons ce jour, Il rencontre successivement trois personnes. Elles aimeraient bien le suivre, mais aucune n’a saisi l’urgence. Elles veulent bien Jésus, mais en emportant le reste avec : un certain confort (cf. 9,58), les parents (9,59) sans oublier le reste de la famille (9,61). On pourrait comprendre cela en temps normal, en temps de paix. Mais quand il s’agit de suivre le Christ vers sa croix, si on reste embarrassé d’autres priorités, ça ne va pas le faire !

On ne fera pas justice à Jésus si on lui prête des paroles absolues, intemporelles à prendre au pied de la lettre sans discernement. Il n’est pas dans son style de faire les gens renoncer à leur devoirs de parenté. En principe, c’est le contraire ! Lui-même prend le temps d’aller retrouver la famille de Lazare, dans son deuil. Il ressuscite le fils unique de la veuve de Naïm. Il n’est pas venu faire pleurer, mais consoler, sécher les larmes…

Mais voilà : le temps où Jésus rencontre ces hommes est exceptionnel : Jésus monte à Jérusalem ! Il s’agit d’un de ces moments où les priorités s’inversent, comme cela peut arriver dans la vie de tout un chacun. Un deuil, précisément, une catastrophe, une invasion ennemie…  Je pense aux personnel médical pendant tout ce temps de pandémie. Je pense aux pompiers quand le feu est déclaré, je pense aux parents lorsque l’enfant a disparu des radars… A tant d’autres situations non prévues ni programmées, mais pour lesquelles on arrête tout afin de leur faire face.

Il en va de même dans certaines rencontres avec le Christ, son Père et leur Esprit. Dans ces moments-là, le choix doit être immédiat, total, définitif. Advienne que pourra. Quand le maître t’appelle, ne t’effraie donc pas. C’est un moment unique, il faut te décider. Fais confiance : « courage, lève-toi, le maître d’appelle » (Marc 10, 49). Ne pose pas de condition, sinon tu es mort !

AI-JE JAMAIS FAIT L’EXPERIENCE D’UN APPEL DE DIEU RECLAMANT IMMEDIATEMENT UN OUI SANS RESERVES ?

Seigneur Jésus, tu connais les temps et les moments. Tu n’appelles jamais à vivre au-delà des forces que tu donnes. Tu connais ce que nous pouvons faire, avec ta grâce. Envoie des ouvriers à la moisson de ton Père et donne-leur cette confiance en toi qui est la marque de l’amour. Et fais que notre vie témoigne qu’il est possible de te suivre sans regarder en arrière.