Saul approuvait le meurtre d’Etienne

« Y a-t-il un prophète que vos pères n’aient pas persécuté ? Ils ont même fait mourir ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste »

Actes des Apôtres 7,51 – 8,1.

Le discours de Stéphane devant la cour du sanhédrin est bien différent de celle de Jésus, car le maître était resté presque totalement silencieux, tandis que le ministre lui, prend soin de s’exprimer avec une grande force et sans prendre beaucoup de gants. Cependant, ce qu’il dit n’est pas très différent de ce que le Christ avait déclaré en diverses circonstances. On trouve une même sévérité dans les chapitres 23 de l’Evangile selon saint Matthieu ou 5, 7 et 8 de l’Evangile selon saint Jean.

 

Ce que Stéphane reproche, après Jésus, c’est la fermeture du cœur des prêtres et des responsables du peuple. Ils résistent à l’Esprit Saint – sans doute parce qu’ils estiment tout savoir et ne jamais avoir besoin d’écouter la nouveauté de l’Esprit – et en conséquence, ils ressemblent à leurs ancêtres qui ont toujours tenté de faire taire les prophètes, c’est-à-dire ce qui parlaient sous l’inspiration de cet Esprit Saint.

 

Si le comportement de Stéphane dans son procès diffère de celui du Christ, son sort est identique, et son attitude dans la suite est une imitation remarquable du celle de son maître. Elle témoigne de la même confiance dans le Père, qui ouvre le Ciel sous ses yeux. Les sentiments de Jésus sur la croix sont ceux d’Etienne à son tour : il remet son esprit entre les mains de Dieu, et il pardonne  à ses bourreaux.

 

Seigneur Jésus, tu nous donnes dans tes amis un exemple remarquable de ce qui nous attend. Vivre à ta suite, participer à ta mission et aussi à tes souffrances et au rejet dont tu as été la victime. Et dans tout cela, garder une grande confiance en Dieu et un regard de bonté pour la famille humaine et ses responsables. Donne-nous de ne pas célébrer tes apôtres, mais de marcher sur leurs traces… qui ne sont autres que les tiennes.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane