Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas

« Prenant la parole à son tour, Jésus lui dit : ‘Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux.’ »

Matthieu 16,13-19.

 

L’épisode que nous méditons aujourd’hui prend une importance particulière dans l’Evangile de Matthieu. Pierre répond à la question de Jésus en affirmant que, pour lui – et sans doute pour ses amis apôtres – Jésus est bien le Messie, le Fils du Dieu vivant. Par cette proclamation, Pierre se situe en dehors d’une foule qui n’a, sur Jésus, que des idées confuses.

 

Pour Jésus, l’acte de foi de Pierre est l’œuvre de Dieu en lui. L’apôtre ne répond pas de lui-même, mais sous l’inspiration divine, ce que nous appelons habituellement l’inspiration de l’Esprit Saint. Ceci n’est pas pour diminuer la joie et la fierté de l’apôtre, mais au contraire pour la placer à sa juste place : une joie d’action de grâce parce que l’Esprit Saint est l’hôte du cœur.

 

Nous devrions reconnaître, tout simplement que tout ce qui est vrai, beau et bon en nous n’est que le reflet, l’expression, la manifestation de la présence de Dieu en nous. Nous sommes la Famille de Dieu, nous sommes le corps du Christ, nous sommes le temple de l’Esprit saint. Jamais, nous ne devrions l’oublier. Reconnaitre cette présence conduit à remercier. Remercier entraine une paix et une joie profonde dans le cœur. Tout cela conduit enfin à l’humilié : tout ce que nous avons est un don de Dieu, nous l’avons reçu. La foi également ; comment pourrions-nous montrer une quelconque arrogance envers celui qui dit ne pas croire ?

 

Seigneur Jésus, parce que je crois en toi, je te remercie. Parce que j’aime ta parole, je te remercie. Parce que ton Père n’a jamais cessé de me pardonner, je te remercie. Ne permets pas que la foi que tu m’as accordée soit pour moi une raison pour mépriser quiconque.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane