Le Fils de l’homme est maître du sabbat

« Si vous aviez compris ce que veut

dire cette parole : C’est la miséricorde

que je désire, et non les sacrifices,

vous n’auriez pas condamné… »

 

Matthieu 12,1-8.

 

Jésus se fait interpeller par les pharisiens au sujet du comportement de ses disciples, parce qu’ils arrachent des épis de blé et les mangent, le jour du sabbat. Il faut dire que la loi du repos du sabbat avait été rendue très explicite, parmi les Juifs orthodoxes, par de multiples préceptes, interdisant pratiquement de tout faire. Un Juif pieux, aujourd’hui, ne bouge presque pas, ne cuisine pas, évite de toucher à tout ce qui est électrique, n’achète rien, pas même un billet de car ou d’avion…

 

Jésus répond par trois arguments. D’abord par l’Ecriture ! Il la connait bien, il sait qu’elle est maitresse de sagesse, il a cette faculté extraordinaire de toujours trouver et citer, dans l’Ecriture, ce qu’il faut pour répliquer à ses adversaires. Sans doute ne les convainc-t-il pas toujours, mais au moins, il leur ferme la bouche.

 

Ensuite par le cœur de la Loi. Déjà dans le premier Testament, la Loi manifeste la miséricorde de Dieu. Combien plus à travers lui ! Jésus est l’icône de la miséricorde de Dieu, qui surpasse tous les sacrifices. Cette miséricorde, le Christ demande à ses disciples d’en faire leur attitude fondamentale. Rien ne lui est plus effarant que de voir des disciples, des chrétiens, juger les autres sans miséricorde. Tenons-nous le pour dit !

 

Enfin, il couronne tout cela par cette parole fondatrice : le Fils de l’homme est maître du Sabbat. Il est maître de la Loi. Il rappelle ainsi que la loi suprême n’est autre que le salut des âmes, comme le souligne la dernière ligne du Droit Canon, le Droit de l’Eglise : « Le salut des âmes qui doit toujours être dans l’Église la loi suprême » (Canon 1752).

 

Seigneur Jésus, tu n’as jamais autant manifesté le visage du Père que dans la miséricorde que tu as répandue sur tous, et particulièrement sur ceux qui en avaient le plus besoin. Tu nous as dit ‘Heureux les miséricordieux, ils obtiendront miséricorde. Arrache de mon cœur toute tentation de juger quiconque.

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne