Je suis venu allumer un feu sur la terre

« Pensez-vous que je sois venu mettre la paix dans le monde ? Non, je vous dis, mais plutôt la division »

 

Luc 12, 49-53.

 

Il y a vraiment des paroles de Jésus qui paraissent totalement surréalistes. Comment comprendre qu’il soit venu mettre la division ?

 

Quiconque regarde la manière dont Jésus accueille les gens a plutôt le sentiment contraire. On se rappelle aussi ses paroles : « heureux les artisans de paix… Je suis venu sauver ce qui était perdu…  La volonté de mon Père est que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés… Quand vous entrez dans cette maison, dites : ‘Paix à cette maison’… » Oui, Jésus pacifie et souhaite la paix, profondément, de tout son être.

 

Pourtant, c’est vrai, à cause de lui, les divisions ont été nombreuses. A Jérusalem, au Sanhédrin, puis dans de nombreuses familles, tout au long des siècles. Si ça n’est pas ce que Jésus cherchait, c’est ce qui est arrivé. Je pense au père de François d’Assise, qui menaça durement son fils et le priva de son héritage. Ou encore à Manche Masemola jeune fille battue à mort par ses parents parce qu’elle voulait devenir chrétienne, en 1928… Où encore aux villages Wayanas du Haut-Maroni, dans lesquels la présence de catholiques est vivement critiquée par des Evangéliques au point de créer des divisions totalement contraires à l’esprit de l’Evangile. Tant d’histoires sont notre pain quotidien. Les paroles d’aujourd’hui sonnent alors comme un avertissement, une mise en garde, de sorte que, quand cela arrive, nous soyons capables d’assumer.

 

En d’autres termes, la division n’a jamais été désirée par le Christ. Devant lui cependant, certains choisissent de dire non. Ils créent la division. Le Christ ne peut l’empêcher. Il permet que cela arrive, pour préserver notre liberté et apurer aussi notre amour et notre foi. Et puisqu’il ne l’empêche pas, autant dire, dans le langage du Nouveau Testament, qu’il reconnait en être, par défaut, la cause. Cependant, le Christ nous avertit également que s’il est inévitable qu’il y ait des divisions, malheur à ceux qui en sont la cause !

 

Seigneur, fais de moi un instrument de ta paix,

Là où est la haine, que je mette l’amour.
Là où est l’offense, que je mette le pardon.
Là où est la discorde, que je mette l’union.
Là où est l’erreur, que je mette la vérité.
Là où est le doute, que je mette la foi.
Là où est le désespoir, que je mette l’espérance.
Là où sont les ténèbres, que je mette la lumière.
Là où est la tristesse, que je mette la joie.

O Seigneur, que je ne cherche pas tant à être consolé qu’à consoler,
A être compris qu’à comprendre,
A être aimé qu’à aimer.

Car c’est en se donnant qu’on reçoit,
C’est en s’oubliant qu’on se retrouve,
C’est en pardonnant qu’on est pardonné,
C’est en mourant qu’on ressuscite à l’éternelle vie.

 

Saint François d’Assise