Ton Rédempteur, c’est moi, dit le Dieu d’Israël

« C’est moi, le Seigneur ton Dieu, qui saisis 

ta main droite, et qui te dis : ‘Ne crains pas,

moi, je viens à ton aide.’ Ne crains pas, Jacob,

pauvre vermisseau, Israël, pauvre mortel »

Isaïe 41,13-20.

 

Le Seigneur nous dit : « Ne crains pas ! » ça n’est pas inutile, dans la mesure où rencontrer le Créateur tout-puissant crée toujours chez l’être fragile que nous sommes un sentiment profond de petitesse, voire de nullité. C’est bien vrai que nous sommes de pauvres vermisseaux, de pauvres mortels, face à la toute-puissance du Dieu de l’Univers ; c’est bien vrai aussi que nos misérables pensées et gestes manqués, en déficit profond d’amour, sont mis en pleine lumière devant l’Eclatante pureté de l’Amour infini… « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui, Seigneur ? » (Psaume 8,5).

 

On pourrait craindre un juge, qui souligne nos misères et nos fautes, nos lâchetés et notre vanité… Mais non, Dieu nous dit : « je viens à ton aide ! » Il ne vient pas nous enfoncer, mais au contraire nous relever, il ne songe pas à nous enchainer, comme nous le faisons si vite envers ceux qui nous font du mal, mais au contraire il veut nous rendre la liberté que nous avons perdue par nos propres fautes…

 

Dieu se présente comme notre « Rédempteur ». Le mot traduit l’hébreu « go’el » dont le sens est plus profond : c’est l’oncle maternel, qui a en charge la protection de ses neveux et de toute leur famille. Il doit pourvoir en tout à leur défense, afin que rien ni personne ne les atteigne ni ne les exploite, les opprimes ou les menace… Ceux d’entre nous encore attachés à la culture familiale africaine ne manqueront pas de faire le parallèle avec sa sagesse ancestrale…

 

En retour de cet amour indéfectible et de cette protection totalement paternelle et maternelle, que nous demande le Seigneur ? Il ne requiert qu’une seule chose : mettre notre joie en Lui ! Ne pas mettre notre confiance dans des illusions, des réalités qui ne peuvent ni nous aimer ni nous protéger, encore moins nous sauver, mais répondre à l’amour par l’amour ! Quand donc allons-nous nous rendre à cette douce et salutaire invitation ?

 

Ne tarde pas, Seigneur Jésus, à faire que notre cœur réponde à la demande de ton Père. Ne tarde pas à mettre en lui un plus grand désir de vivre en toi, de te laisser vivre en nous, de te laisser conduire nos pensées, nos actes et nos paroles. Car il n’est pas d’autre nom par lequel nous puissions être sauvés !

 

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane