Un astre se lève

« Balaam prononça encore ces paroles 

prophétiques : ‘Ce héros, je le vois – 

pas pour maintenant – ; je l’aperçois

– mais pas de près : Un astre se lève’ »

Nombres 24,2-7.15-17.

 

Ces jours précèdent Noël, et la liturgie nous fait écouter et méditer tous les passages de l’Ancien Testament – que je préfère appeler Le Premier Testament – qui se rapportent de près ou de loin à l’annonce de la venue de Jésus. L’oracle de Balaam en fait évidemment partie : « Ce héros, je le vois – mais pas pour maintenant – ; je l’aperçois… un astre se lève… un sceptre se dresse… » Tout ce qui annonçait la venue de Dieu avec puissance : l’astre, le sceptre, a été attribué à Jésus par les chrétiens. C’est ainsi qu’ils lisent la bible depuis toujours : pour eux – pour nous – le Christ est la clé qui ouvre la compréhension de tout !

Il n’est pas sans intérêt de savoir qui était ce Balaam et pour cela, il importe de relire les chapitres 22 – 24 du livre des Nombres. J’invite toujours les chrétiens à ne pas se contenter des textes qu’ils trouvent dans Prions en Eglise ou dans Magnificat, mais au contraire à ouvrir la bible aux passages choisis, afin d’en connaître le contexte. Il est toujours éclairant.

Balaam, donc, est un prophète païen. Balak, chef moabite, se plaint de l’avancée des Hébreux dans le désert, sous la conduite de Moïse. Il fait appeler un prophète de son ethnie, Balaam, pour l’envoyer maudire le peuple sorti d’Egypte. Mais ce prophète est juste. Son âne refuse d’avancer contre les Hébreux, et au lieu de les maudire, Balaam prédit leur avenir brillant et, en particulier, la montée d’un astre, d’un sceptre qui guidera le peuple dans la justice et la paix.

Cette histoire nous donne une belle leçon d’espérance ! Dieu fait toujours ce qu’il veut, et il atteint toujours son but. Il a décidé de rendre grand le peuple d’Israël, et il le fera. Il peut même se servir de gens qui ne le connaissent pas – comme ici Balaam – pour accomplir son projet.

De quoi, de qui pouvons-nous avoir peur ? Tous les projets de Dieu se sont réalisés. Ce que Balaam avait promis, contre le gré de ses chefs, Dieu accompli en Jésus Christ. Nous sommes guidés par l’Astre brillant et le sceptre du Roi des rois, que nous manque-t-il ? Pourquoi, si souvent, cette crainte dans nos cœurs ?

Seigneur, par tant de signes, par toute l’histoire du peuple de la Bible, tu nous invites à comprendre que tu es Celui qui doit venir, qui guérit toute maladie et pardonne toute faute. Tu es celui dont la naissance apporte la paix dans le cœur et entre nous… fais grandir en moi la confiance que je te porte, et la louange pour ta présence si apaisante dans mon cœur.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane