« Comme il est beau de voir courir  

Sur les montagnes le messager

Qui annonce la paix, le messager

de la bonne nouvelle, le salut »

Isaïe 52,7-10.

 

Le messager qui annonce la paix ! Voici comment le prophète Isaïe décrit la venue de Dieu, tant attendue par toutes celles et tous ceux qui sont dans l’attente.

Pour accueillir le Christ, sans doute faut-il être dans l’attente, sentir en soi un creux, un besoin, une blessure. On ne peut pas remplir ce qui est déjà plein, même lorsqu’on s’appelle Dieu ! Ce creux s’appelle le « désir », cette reconnaissance d’un besoin que l’on ne peut guère satisfaire tout seul. Celui qui se suffit n’a pas besoin de Dieu…

Le Christ est un messager de paix, de bonne nouvelle, de salut. Voilà bien une marque divine. Il sait que le monde est empli de ténèbres, de guerres, de jalousies, de rapines, mais il sait aussi que le remède n’est pas la remontrance, l’avertissement, encore moins la colère. Le remède, c’est la tendresse et la paix. Ce qu’il annonce, c’est le salut !

Comme il est beau d’être nous aussi, les uns pour les autres, des messagers de paix, de salut, de réconciliation ! Si nous avons dans nos proches des personnes contre lesquelles nous éprouvons un ressentiment profond, n’est-ce pas le jour de mettre de côté ce ressentiment, afin d’ouvrir les bras, de nouveau, à la tendresse et à l’amour ?

Vous me direz : Mais souvent aussi, le Christ c’est fait « remontrant, avertissant, comme en colère » ! Il n’a pas été que tendresse, pendant son ministère public ! C’est vrai, vais-je vous répondre. Il a dû agir ainsi avec ceux qui ne l’ont pas reçu ; ces gens pleins d’eux-mêmes sans autre désir que celui d’être reconnus, pris pour des saints, des gens qui n’ont besoin de personne… des gens, pourtant, qui se prennent pour des gens de son bord, on dirait aujourd’hui des chrétiens… « Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu ! » Faisons attention à ne pas faire partie de ces gens-là…

Seigneur Jésus, toi qui ne peux remplir que le vide, viens éclairer ma route qui sans toi n’a pas de direction. Sois pour moi un messager de paix, fais de moi un messager de paix autour de moi, et garde moi du mal.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane