Quiconque aime est né de Dieu !

« Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres, puisque l’amour vient de Dieu. Tous ceux qui  aiment  sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. »

1ère lettre de Jean 4,7-10.

Ici, au cœur de la lettre de saint Jean à sa communauté, se trouve, à mon sens, une des très grandes perles de la Parole de Dieu : « Tous ceux qui aiment sont enfants de Dieu, et ils connaissent Dieu. »  Je ne me lasserai pas de laisser cette parole danser dans mon esprit et dans mon cœur. Elle fait, pour moi, un écho très fort à l’allégorie du jugement dernier selon l’évangile de Matthieu (Matthieu 25, 31-46). Elle rejoint cette autre parole reçue il y a peu de jours : « Puisque vous savez que lui, Jésus, est juste, reconnaissez que celui qui pratique la justice est, lui aussi, né de Dieu » (1 Jean 2,29).

Il n’est pas nécessaire d’avoir une connaissance de Dieu pour être son enfant ; il suffit d’aimer ! Il suffit de donner un verre d’eau, d’accueillir un étranger, de rendre visite à un malade ou à un prisonnier. Il suffit d’offrir un toit ou un morceau de pain. Et cela, c’est à la portée de tout le monde. Ceux qui pratiquent l’amour sont les bénis de mon Père, dit Jésus, alors même qu’ils ne sont pas conscients du tout qu’ils ont ainsi accueilli le Christ : « Ce que vous avez fait au plus petit de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait ! »

Ainsi, toute femme qui aime et soigne ses enfants est enfant de Dieu et « connaît » Dieu. Toute personne qui pose un geste de solidarité, ou de générosité, est enfant de Dieu et « connait » Dieu. Connaitre ici, a le sens originel de con – naître, naitre avec ! Dieu seul pouvait dire cela, et il est venu nous le dire à travers la vie terrestre de Jésus, son Fils unique.

Seigneur, donne-moi ton regard, et ton cœur, pour que je voie, en chacun, ton frère ou ta sœur, et que je ne sois jamais désemparé lorsque l’un d’entre eux s’approche de moi, venant de ta part à toi ! Entendons-nous  bien, ça n’est pas la conscience qu’il peut avoir de venir de ta part, qui importe. Ce qui importe c’est que moi, je vois en lui mon frère, à cause de toi.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane