Vous serez comme des dieux
« Le serpent dit à la femme : ‘Pas du 
tout ! Vous ne mourrez pas ! Mais
Dieu sait que, le jour où vous en
mangerez, vous serez comme des
dieux, connaissant le bien et le mal.’ »
Genèse 2,7-9 – 3,1-9.
Le caractère symbolique de ce récit est manifeste à travers deux images, celle du serpent qui parle et celle de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Comme l’ensemble des 11 premiers chapitres de la Genèse, nous ne nous trouvons pas devant un récit historique, mais devant un texte de sagesse qui nous enseigne, avec des images, sur le sens du bien, du mal, de la vie et de la mort.
Dieu a placé l’être humain, Adam, au milieu du jardin, pour qu’il soit le gardien de la vie, le gardien du bien et du mal. Il est celui qui donne leur nom aux êtres et aux animaux, ce qui est la fonction du père. Adam est le gardien, il n’est pas le maître. L’arbre de la connaissance du bien et du mal, au milieu du jardin, signifie la limite. La liberté de l’homme ne consiste pas à décider de ce qui est bien ou mal. elle lui donne la capacité de choisir le bien et d’éviter le mal.
Au contraire, le serpent, l’esprit du mal, propose à Eve de devenir les maîtres de la vie, du bien et du mal : vous serez comme des dieux… il ne faut pas chercher ailleurs la nature du péché. Il consiste à faire ce qui est mal aux yeux de Dieu, et en particulier, à vouloir s’affranchir de lui pour décider, par nous-même, de ce qui est bien et de ce qui est mal. Car nier Dieu, c’est en réalité se faire dieu soi-même.
Le résultat du péché, c’est la mort et la souffrance. La division à l’intérieur de soi, avec les autres, avec la nature et avec Dieu. Conscient du mal que j’ai fait, je ne suis plus en paix avec moi-même, ni avec les autres, ni même avec Dieu. La honte m’envahit.
Seigneur Jésus, tu es venu sauver ce qui était perdu, je t’offre ma prière et ma méditation de ce carême. Je t’offre mon jeûne et je te demande de me conduire dans le rejet du péché et de tout ce qui conduit au mal.
† Emmanuel Lafont
Evêque de la Guyane