« Un jour l’Esprit Saint leur dit : 

‘Détachez pour moi Barnabé et Saul

en vue de l’œuvre à laquelle je les ai

appelés.’ Alors ils les laissèrent partir. »

Actes 12-24 – 13,5

 

Une communauté chrétienne véritable est une communauté féconde ; tout d’abord, en son sein se trouvent différentes sortes de ministère, des prophètes, des enseignants catéchètes, des serviteurs de la charité etc. Ils assurent la cohésion de la communauté en se partageant les différentes tâches dont elle a besoin

Mais c’est aussi une communauté missionnaire ! Elle sait qu’elle n’existe pas pour elle-même, mais qu’elle fait partie d’une église universelle, répandue dans toute l’humanité. Elle sait aussi qu’elle a reçu des autres et que les autres doivent recevoir d’elle. Elle se doit de pratiquer la charité en son sein : « des pauvres, il y en aura toujours parmi vous » (cf. Jean 12,8). Elle sait qu’en partageant ainsi, elle ne s’appauvrit pas. Bien au contraire, elle s’enrichit. Telle est la raison pour laquelle Barnabé et Saul avaient été envoyés à Jérusalem, où la communauté était déjà menacée de famine (cf. Actes 11,27-30).

Surtout, elle existe pour toutes celles et tous ceux qui ne connaissent pas encore le Christ. Une communauté missionnaire est à l’écoute de l’Esprit, car c’est l’Esprit qui appelle à la mission. Son rôle n’est pas de choisir, mais d’accompagner l’œuvre de l’Esprit. Ainsi, la communauté d’Antioche, qui était toute petite – quelques dizaines de chrétiens pour un demi-million d’habitants – reçoit de l’Esprit Saint la révélation que Barnabé et Saul sont appelés à la mission à l’extérieur. Ils accompagnent alors, par la prière et l’imposition des mains ceux qui sont choisis pour être envoyés.

On aura remarqué que par d’autres mots, Luc, auteur du livre des Actes, montre une communauté qui vit les cinq essentiels : l’assiduité à l’enseignement grâce aux hommes chargés d’enseigner, la prière commune, le partage du pain, le souci de la charité et le dynamisme missionnaire. Là où l’un de ces essentiels manque, le signe d’une certaine anémie, d’une certaine acédie se fait présent.

Au cœur de notre texte l’Esprit, véritable acteur de la mission (protagoniste, dit St Jean-Paul II) et aussi le constat « La Parole de Dieu était féconde et se multipliait » ; Tels sont les deux grands axes de lecture qui ont guidé le choix de Luc, car il n’a pas tout raconté de la vie de l’Eglise.

En cette semaine du dimanche des vocations sacerdotales, Seigneur Jésus, tu permets à ton peuple de réfléchir, tranquillement, à la vocation par laquelle tu appelles des ouvriers à la moisson. Et l’Ecriture, lue sous l’inspiration de ton Esprit, souligne notre devoir : nous réjouir de tes appels, les soutenir, et offrir aux jeunes que tu as choisis l’accompagnement de notre prière et de notre joie.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane