La parole de Dieu était féconde

« La Parole de Dieu était féconde, le nombre des disciples se multipliait fortement à Jérusalem,

et une grande foule de prêtres juifs parvenait à l’obéissance de la foi »

Actes des Apôtres 6,1-7

 La première communauté chrétienne n’avait pas encore grandi en dehors de Jérusalem que déjà, elle se trouva confrontée à des problèmes ! Elle comprenait des chrétiens juifs d’origine palestinienne comme Pierre, de langue araméenne, et des chrétiens juifs venant de la « diaspora » et qui parlaient grec. Elle n’était pas culturellement unie. Les veuves de ce dernier groupe se sentaient discriminées, moins bien soutenues que celles de Jérusalem.

On doit admirer la sagesse des Douze apôtres, ceux que Jésus avaient placés en responsabilité de l’évangélisation et de la conduite de l’Eglise. Ils proposent d’établir une structure de service issue de la culture grecque : « Choisissez frères, sept d’entre vous… et nous leur confierons cette tâche. »

Ainsi donc l’Esprit Saint conduisait l’Eglise à travers les crises inévitables à toute société humaine, à toute famille terrestre – et l’Eglise en était une, et la parole de Dieu elle-même, que nul ne peut enchaîner, poursuivait sa route et retournait, si l’on peut dire, prêtres et fidèles dans l’obéissance de la foi. Sur la Pierre angulaire rejetée par les bâtisseurs, s’assemblaient toujours plus nombreuses les pierres vivantes de l’Église.

Il en est de même aujourd’hui. Nous avons au milieu de nous cette Pierre vivante rejetée par les hommes (1 Pierre 2,4), ce Jésus, visage visible du Père – « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14,9) – chemin vers le Père (Jean 14,6) qui rassemble tous les hommes et ne veut en perdre aucun, vérité et vie par tout son être et son enseignement.

En lui, nous sommes appelés à devenir chaque jour davantage des pierres vivantes (1 Pierre 2,5) une descendance choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple destiné au salut pour annoncer les merveilles de celui qui nous a appelé des ténèbres à son admirable lumière (cf. 1 Pierre 2,9). Et parmi les pierres vivantes de l’Eglise, quelle est donc la plus belle que Notre Dame, Mère de l’Eglise, secours des malades et des agonisants, refuge des pécheurs, entre les mains de laquelle nous nous nous remettons aujourd’hui, nous, évêques, prêtres, diacres, religieuses et religieux, fidèles de toute la Guyane et de la Caraïbe, pour devenir à notre tour, en Jésus, chemin, vérité et vie pour notre humanité ?

Et comment ne pas suivre les traces de ces pierres vivantes qu’était la première communauté chrétienne, avec les douze Apôtres et les hommes choisis pour servir les tables, cf. Actes 6,1-7 ?

Seigneur Jésus, nous te rendons grâce pour la manière dont ton Esprit saint conduit ton Eglise sur des chemins toujours nouveaux au fil de sa croissance et des épreuves de ce monde. Que ce même Esprit renouvelle en elle aujourd’hui la capacité à intercéder pour l’humanité, à présenter à tous Jésus, chemin, vérité et vie, et à suivre l’exemple de notre Dame, des Apôtres et de tous les saints du ciel.

 † Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane