Continuez à grandir dans la connaissance de Jésus Christ

PREMIERE LECTURE

MARDI DE LA NEUVIEME SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE

 

« Et dites-vous bien que la longue patience de Notre Seigneur, c’est votre salut »

2ème lettre de Pierre 3,12-15.17-18.

 

Après les temps du carême et de Pâques, qui s’achèvent le dimanche de la Pentecôte, nous reprenons le cours du temps « ordinaire » ou, plus opportunément à mon goût le temps « de l’Eglise », qui se déploie entre la Pentecôte et la Parousie (le retour glorieux de Jésus).

Nous sommes entrés dans la neuvième semaine. En effet, le temps « de l’Eglise » commence après le temps de Noël et l’Epiphanie. Cette année, il a été interrompu au cours de la huitième semaine par l’entrée en carême. Au cours de cette semaine, nous lisons successivement, en première lecture, la seconde lettre de Pierre, puis la seconde lettre à Timothée. J’invite tous ceux qui le peuvent, à lire cette semaine dans leur Bible, ces deux lettres, en entier, et les introductions que proposent la plupart des bibles à ces deux textes. La liturgie offre ainsi de bonnes occasions pour nous plonger dans nos Bibles, découvrir « où » se trouvent les textes des lectures de la messe dans la Bible, et comment ils sont introduits. C’est ainsi que, patiemment mais régulièrement, nous pouvons devenir des « familiers amoureux de la Parole ».

Cette même neuvième semaine nous permettra d’achever la lecture continue (ou presque) de l’Evangile de saint Marc. Nous commencerons l’Evangile de Matthieu de la dixième à la vingt-et-unième semaine. Alors viendra l’Evangile de Luc. Celui de Jean a été lu pendant le carême et le temps pascal. Ainsi, chaque année, nous lisons pratiquement tous les Evangiles au cours des messes de semaine.

Les premiers chrétiens pensaient très probablement que le Christ glorieux reviendrait très vite. C’est ainsi sans doute qu’ils comprenaient cette parole énigmatique de Jésus : « Je vous le dis en vérité, cette génération ne passera pas avant que tout cela n’arrive. » (Marc 13,30). De ce fait, au fur et à mesure que le temps s’écoulait et que les premiers chrétiens mourraient, la question du « retard de la Parousie » – « le retour glorieux du Christ » se posait. Paul y répond dans ses lettres aux Thessaloniciens (1 Th 5,1-11 et 2 Th 2,1-12) et la deuxième lettre de Pierre revient à son tour sur ce sujet.

La question est simple : « pourquoi le Seigneur tarde-t-il à revenir ? » La réponse donne une explication théologique au « retard » du retour du Christ : c’est en raison de la patience de Dieu, qui veut s’assurer que tous ont reçu le message de conversion et qu’ils y ont adhéré ! Cela n’est pas dit pour inciter les gens à dormir, bien au contraire. Nous devons profiter de cette patience pour nous conformer vraiment à la vie chrétienne telle que Jésus nous la propose : « faites tout pour qu’on vous trouve sans tache ni défaut dans la paix ».

Ce temps de la patience est marqué par de nombreuses épreuves, mais aussi beaucoup de joies. N’oublions jamais que notre vraie patrie est au ciel, mais que sur la terre, nous sommes des témoins de l’invisible ! Sans nous laissez égarer par les faux enseignements et les prophéties fantaisistes, continuons à « grandir dans la grâce et la connaissance de Jésus Christ, notre Seigneur et notre Sauveur » (2 Pierre 3,18). Pour cela, les conseils de la lettre sur la connaissance de la Parole – 2 Pierre 1,20-21 ; 3,15-16 – sont de la plus grande importance ! Ne lisons pas la Parole sans nous aider les uns les autres, ni sans faire confiance à l’Eglise et à ses pasteurs.

Seigneur Jésus, nous te remercions pour ta patience et ta tendresse, manifestée constamment dans nos vies et dans le témoignage des saints. Nous reconnaissons la lenteur avec laquelle nous nous convertissons à ton message et à ton appel à la sainteté. Ne nous tiens pas rigueur et fais-nous désirer chaque jour davantage que « Ton règne vienne ! »

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane